Toujours à la mode quelques années après, elle a connu, dans l'armée, une seconde version, due aux officiers du 1er REP alors emprisonné par De Gaulle, après l’abandon de l’Algérie.
Dans cette seconde version, le "Charles" désigne bien entendu le traître, que le pieds-noirs désignaient, en référence à ses attributs physiques, comme la Grande Zora.
Quelques petites explications pour comprendre le texte : le 18 janvier 1960, le général Massu, pourtant fidèles des fidèles gaulliste, accuse dans un journal allemand le traître De Gaulle de se préparer à livrer l'Algérie aux terroristes du FLN et de mener une politique de gauche. L'Algérie se soulève alors, et du 24 au 31 dont il est question dans le premier couplet, c'est la "Semaine des barricades".
Le général Gourault commandait le corps d'armée de Constantine, le général de Pouilly était un autre régimiste commandant le Corps d'Armée d'Oran.
La version présentée ici a été enregistrée au Fort de Nogent, par les officiers du 1er REP, durant leur longue détention qui suivit les procès iniques de l'a-justice gaulliste. Mais il fallait punir à tout prix ceux qui avaient, pour seul tort, voulu demeurer fidèles à la parole donnée et sauver leur honneur de soldat et de Français...
Non rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le mal qu’on m'a fait
Ni la prise du Corps d’Armée d’Alger
Non rien de rien
Non je ne regrette rien
Au REP les officiers
Sont tous fiers du passé.
I. Le 18 janvier
Résignés à en baver
Mise au trou de Gouraud
Charles les a à zéro.
Le 31 janvier
Postés prés du QG
La prise de la radio
Je repars à zéro.
Refrain.
II. A minuit l’régiment
Démarrait pour Oran
Kerville terrorisé
De Poully affolé.
Contingent loyaliste
Patrons anti-gaullistes
Bouillantaient contre nous
On se retrouve au trou.
Non rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni la folle équipée
Ni [?]
Non rien de rien
Non je ne regrette rien
Et tous les officiers
Sont prêts à recommencer.
Ecouter le chant là :
ou ici
Version d'Edith Piaf :
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien.
Ni le bien qu’on m’a fait ni le mal
Tout ça m’est bien égal.
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien.
C’est payé
Balayé
Oublié
Je me fous du passé.
Avec mes souvenirs
J’ai allumé la nuit
Mes chagrins, mes désirs
Je n’ai plus besoin d’eux.
Balayées les amours
Avec leurs trémolos.
Balayées pour toujours
Je repars à zéro.
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien.
Ni le bien qu’on m’a fait ni le mal
Tout ça m’est bien égal.
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien.
Car ma vie
Car mes joies
Aujourd’hui
Ça commence avec toi.