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2 mars 2007 5 02 /03 /mars /2007 18:58
C'est en 1960 qu'Edith Piaf a enregistré ce chant. La musique a été composée par  Marc Heyal sur des paroles de Michel Vaucaire. Les militaires, nombreux en cette période de guerre d'Algérie, l'ont rapidement adoptée, notamment comme chant de bivouac.
Toujours à la mode quelques années après, elle a connu, dans l'armée, une seconde version, due aux officiers du 1er REP alors emprisonné par De Gaulle, après l’abandon de l’Algérie.

Dans cette seconde version, le "Charles" désigne bien entendu le traître, que le pieds-noirs désignaient, en référence à ses attributs physiques, comme la Grande Zora.
Quelques petites explications pour comprendre le texte : le 18 janvier 1960, le général Massu, pourtant fidèles des fidèles gaulliste, accuse dans un journal allemand le traître De Gaulle de se préparer à livrer l'Algérie aux terroristes du FLN et de mener une politique de gauche. L'Algérie se soulève alors, et du 24 au 31 dont il est question dans le premier couplet, c'est la "Semaine des barricades".
Le général Gourault commandait le corps d'armée de Constantine,
le général de Pouilly était un autre régimiste commandant le Corps d'Armée d'Oran.

La version présentée ici a été enregistrée au Fort de Nogent, par les officiers du 1er REP, durant leur longue détention qui suivit les procès iniques de l'a-justice gaulliste. Mais il fallait punir à tout prix ceux qui avaient, pour seul tort, voulu demeurer fidèles à la parole donnée et sauver leur honneur de soldat et de Français...




Version des officiers du 1er R.E.P. :


Non rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le mal qu’on m'a fait
Ni la prise du Corps d’Armée d’Alger
Non rien de rien
Non je ne regrette rien
Au REP les officiers
Sont tous fiers du passé.

I. Le 18 janvier

Résignés à en baver
Mise au trou de Gouraud
Charles les a à zéro.
Le 31 janvier
Postés prés du QG
La prise de la radio
Je repars à zéro.

Refrain.

II. A minuit l’régiment
Démarrait pour Oran
Kerville terrorisé
De Poully affolé.
Contingent loyaliste
Patrons anti-gaullistes
Bouillantaient contre nous
On se retrouve au trou.

Non rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni la folle équipée
Ni  [?]
Non rien de rien
Non je ne regrette rien
Et tous les officiers
Sont prêts à recommencer.



Ecouter le chant là :



ou ici





Version d'Edith Piaf :


Non, rien de rien

Non, je ne regrette rien.
Ni le bien qu’on m’a fait ni le mal
Tout ça m’est bien égal.
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien.
C’est payé
Balayé
Oublié
Je me fous du passé.

Avec mes souvenirs
J’ai allumé la nuit
Mes chagrins, mes désirs
Je n’ai plus besoin d’eux.
Balayées les amours
Avec leurs trémolos.
Balayées pour toujours
Je repars à zéro.

Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien.
Ni le bien qu’on m’a fait ni le mal
Tout ça m’est bien égal.
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien.
Car ma vie
Car mes joies
Aujourd’hui
Ça commence avec toi.


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24 février 2007 6 24 /02 /février /2007 18:59
C’est sur l’air de En passant par la Lorraine que Théodore Botrel écrit ce chant en 1899. André Galabru l’adpatera à son tour pour doter le 8e RPIMa d’un très beau chant, la Marche du 8e R.P.I.Ma. Il est connu parfois sous le nom de Vive le roi ou encore Nous sommes gars de Bretagne.

Ce chants célèbre les défenseurs de la France et du Roi face aux révolutionnaires. T. Botrel y évoque notamment Stofflet qui, justement, était Lorrain. Jean-Nicolas Stofflet, fils de meunier né le 3 Février 1753 à Barthélémont, servit la France dans l’armée de 1770 à 1786, avant de devenir garde-chasse des forêts de Maulévrier dans le Maine-et-Loire. Il prend les armes en mars 1793 et s’impose par sa bravoure et son audace comme un des principaux chefs de la résistance. On lui doit les victoires de Gesté, de Vezins puis de Vihiers et Bressuire le 24 février 1794. Il signera une trêve avec les républicains qui violeront leur promesse. Stofflet reprend les armes : le 26 Janvier 1796, il s’adresse à ses compagnons d’armes : "Braves amis, le moment est venu de vous montrer ; Dieu, le Roi, le cri de la conscience, celui de l’honneur et la voix de vos chefs vous appellent au combat. Plus de paix ni de trêve avec la République ; elle a conspiré la ruine entière du pays que vous habitez..." .
Il est arrêté par les révolutionnaires. Le 24 Février 1796, Hédouville écrit d’Angers au ministre de la guerre : "Stofflet a été pris cette nuit avec deux de ses aides-de-camp, deux de ses courriers de dépêches et un domestique dans la ferme de la Saugrenière… Ils ont été amenés ici aujourd’hui par le général Mesnage : ils seront jugés aujourd’hui et fusillés demain… C’est aux mesures rigoureuses du général Hoche et à la grande activité dans laquelle il a maintenu nos troupes, dans le ci-devant royaume de Stofflet, que nous devons la prise du parjure Stofflet, qui n’a pu parvenir à faire soulever les campagnes et qui va recevoir sa juste récompense."

Le lendemain, Stofflet comparaît devant un conseil de guerre. Il a été pris les armes à la main, en conséquence, il est condamné à mort. Quelques heures plus tard, il arrive au Champ-de-Mars et commande le feu en criant : "Vive la religion, Vive le Roi !".




1. Nous sommes gars de Bretagne
Fidèles au Roi, au roi
Nos aîeux ont fait campagne
Pour venger le Roi, le Roi
Et la lande armoricaine
En est rouge encore, dondaine :

Ah, ah, ah, debout les gars, vive le Roi !
Ah, ah, ah, debout les gars, vive le Roi !

2. Nos pêcheurs quittaient leurs roches
Pour venger le Roi, le Roi
Nos fermiers leurs moissons proches
Pour venger le Roi, le Roi
Nos messieurs les biaux domaines
Criant en chemin, dondaine...

Refrain.

3. Nos gars avaient à leur tête
Pour venger le Roi, le Roi
Bonchamps, Stofflet ou Charette
Ces vengeurs du Roi du Roi
Fronts de granit, cœurs de chêne
Tombaient en criant, dondaine &hellig;

Refrain.

4. Nos gars n’ayant point d’épé
Pour venger le Roi, le Roi
Leurs faux dans le sang trempées
Pour venger le Roi, le Roi
Fauchaient les Bleus par centaines
Comme les blés noirs, dondaine...

Refrain.

5. Ce fut une rude guerre
La guerre du Roi, du Roi
De nos gars n’en revint guère
Sont morts pour le Roi, le Roi
Mais de la Vendéte au Maine
Nous l’aimons toujours quand même...

Refrain.

6. Si la Nation française
Réclame son Roi, son Roi
Tous, comme en 93
Luttons pour le Roi, le Roi
S’il le faut, l’âme sereine
Marchons à la mort dondaine...

Refrain.











ou ci-dessous :

Ecouter le chant ici






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21 février 2007 3 21 /02 /février /2007 19:11
Le nom de cet ancien oppidum gaulois est entré dans l’histoire comme le symbole de la Grande Guerre. Ce n’est pas sans raison que l’on évoque «l’esprit de Verdun». Cette ville de la Meuse était devenue, après la guerre de 1870 le pivot de la défense du Nord-Est. Le capitaine Driant (cf. La Protestation) alerte rapidement les autorités sur le manque de moyens défensifs à Verdun, alors que les Allemands préparent l'attaque. Elle a lieu le 21 février 1916 à 16 h 45, après 9 heures de bombardements. L’héroïque résistance des Français ne suffit pas : les Allemands pénètrent la ville et submergent bientôt la 2e ligne de défense. Castelnau, l’envoyé de Joffre, ordonne alors de tenir. A tout prix.
Le 26 février, le futur maréchal Pétain prend la direction de la défense de Verdun. Chaque centimètre carré de terrain est disputé avec une ardeur prodigieuse. Des forts sont pris, perdus, repris et perdus à nouveau en quelques heures. Les Allemands progressent mais n’emportent pas de victoire décisive. Ils lancent une nouvelle attaque, le 21 juin, Thiaumont, Fleury et Froideterre tombent. L’offensive sur la Somme les oblige à desserrer l’étau sur Verdun : après une dernière attaque en juillet, les Allemands passent à la défensive. Douaumont est reconquis le 24 octobre, Vaux le 2 novembre.
Verdun ne sera complètement dégagé qu’en août 1917. De cette bataille emblématique de la guerre civile européenne, 163 000 Français ne reviendront pas ; les Allemands perdront à Verdun 143 000 hommes. Le Maréchal Pétain, attend quant à lui depuis plus de quatre-vingt-dix ans que sa dernière volonté soit respectée : reposer auprès de ses hommes, ses camarades tombés au champ d’honneur, au mémorial de Douaumont.

Les paroles de ce chant sont de Jack Cazol et Eugène Joullot ; la musique est l’œuvre de René Mercier. Il fut créé en 1916 ; Verdun a inspiré de nombreux autres chants.








I. Un aigle noir a plané sur la ville,
Il a juré d’être victorieux !
De tous côtés les corbeaux se faufilent
Dans les sillons et dans les chemins creux.
Mais tout à coup, le coq gaulois claironne :
Cocorico, debout petit soldat !
Le soleil luit, partout le canon tonne,
Jeune héros, voici le grand combat !

Et Verdun la victorieuse,
Pousse un cri que portent là-bas
Les échos des morts de la Meuse,
Halte-là ! On ne passe pas...
Plus de morgue, plus d’arrogance.
Fuyez barbares et laquais,
C’est ici la porte de France
Et vous ne passerez jamais !

II. Les ennemis s’avancent avec rage,
Enorme flot d’un immense océan
Semant la mort partout sur son passage
Ivres de bruit, de carnage et de sang
Ils vont passer... quand relevant la tête
Un officier dans un suprême effort,
Quoique mourant, crie : "à la baïonnette"
"Hardi les gars, debout, debout les morts !"

Refrain.

III. Mais nos enfants dans un élan sublime
Se sont dressés. Et bientôt l’aigle noir
La rage au cœur, impuissant en son crime,
Vit disparaître son suprême espoir
Les vils corbeaux devant l’âme française
Tombent sanglant, c’est le dernier combat
Pendant que nous chantons la Marseillaise
Les assassins fuient devant les soldats.

Refrain.



Ecouter le chant ci-dessous :



ou ici :



ou là : Ecouter le chant ici



La crypte de Douaumont où reposera un jour le corps du Maréchal,
le héros de Verdun



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26 janvier 2007 5 26 /01 /janvier /2007 19:17
Ce chant date de 1875 : les chasseurs à pied sont alors prêts d’être supprimé par le gouvernement républicain. Ils l’apprennent pendant qu’ils manœuvrent au camp de Chalon et créent ce chant ce chant en guise de protestation… ce sera donc La Protestation.
T. Bouzard rapporte que « les vitriers dont il question est le surnom donné aux chasseurs par les biffins à cause du sac à dos en toile cirée qui brillait au soleil et les faisait ressembler de loin à des vitriers. » D’autres couplets ont été ajoutés ensuite, notamment le 5e. Ils ne figurent pas dans toutes les versions. Ce 5e couplet a été ajouté après la Grande Guerre.

Chasseur à pied  (second empire)


 La mention des « chasseurs de Driant » fait référence à Emile Driant (photo à gauche), gendre du général Boulanger, officier et écrivain. Nationaliste pétri de catholicisme, homme d’une grande intelligence, ce lorrain s’engagea dans l’armée pour effacer la défaite de 1870. Il réussit une belle carrière, jusqu’à être nommé en juillet 1899 chef de corps du 1er bataillon de Chasseurs à pied à Troyes. Mais les influences francs-maçonnes lui font connaître de graves ennuis : mis aux arrêts par deux fois, écarté du tableau d’avancement, il quitte l’armée, dégoûté, en 1905.


Il poursuit son combat sur le terrain politique : il est élu député en 1910. Parallèlement, sous le pseudonyme de « Capitaine Danrit », il s’était illustré comme dans le roman d’anticipation ; ses ouvrages connurent de grands succès populaires.
En 1914, il a 59 ans et se porte volontaire. Il prend la charge en 1915 du bois des Caures, à Verdun. Il tente sans succès d’y faire amener des moyens : il pense que Verdun est susceptible de devenir un lieu stratégique. La suite lui donne raison : en février 1916, les Allemands lancent d’intensifs bombardements puis passent à l’offensive. Avec ses chasseurs, il oppose une résistance héroïque, mais doit finalement céder, faute de renfort. Alors qu’il se replie et que la plupart de ses hommes sont morts, il se retrouve dans un trou d’obus à côté d’un de ses soldats blessés. Alors qu’il s’arrête pour le panser, une rafale de mitrailleuse l’atteint en pleine tête.
Le surnom que ses chasseurs reçurent, les « Diables bleus », illustre bien leur valeur guerrière. Le 6e couplet a été ajouté à l’occasion d’un projet prévoyant de changer leur habit. Ce fut pour les chasseurs l’occasion d’émettre une nouvelle Protestation.


1. Nous sommes trente mille braves
Au képi sombre, au manteau bleu
Et nous voyons même les zouaves
Derrière nous, courir au feu.
Vous qui voulez qu’on nous supprime,
Qu’avez vous a nous reprocher ?
En guerre en paix, notre seul crime
C’est d’avoir su trop bien marcher.
Ne touchez pas aux corps d’élite ;
Chasseurs, chasseurs pressons le pas.
Qu’on nous fasse marcher plus vite
Mais qu’on ne nous supprime pas.

Encore un carreau d’ cassé,
Vl’ la vitrier qui passe...
Encore un carreau d’ cassé,
V’ l’a l’ vitrier passé.

2. Voyez un peu notre démarche,
Essayez de nous suivre au pas.
C’est notre bataillon qui marche,
Allons ne vous essoufflez pas
C’est le clairon c’est notre amour.
Fi du biffin qui lent se traîne
Trébuchant derrière un tambour,
Place aux chasseurs la route est large,
La route qui mène au combat.
Vous les verrez pousser la charge
Si vous ne les supprimez pas.

Refrain.

3. Visez-vous à l’économie
Des 5 milliards qu’on dû verser ?
Nous vous offrons tous notre vie
Pour vous les faire remboursez...
Ou tenez-vous au drapeau garance
Que nous donnons sans valoir mieux
Notre sang vert c’est pour la France
Rougira nos pantalons bleus
A nous les coups de main dans l’ombre
Qu’il faut exécuter tout bas
Notre tenue n’est pas trop sombre.
Vous ne la supprimerez pas !

Refrain.

4. Vous avez vu nos frères d’armes
Tomber partout pour le pays,
Vous leur avez donné des larmes
Epargnez donc leur vieux débris.
Seriez-vous plus durs que la guerre ?
Ne pouvez-vous pas ménager
Aux chasseurs dormant sous la terre
Quelques chasseurs pour les venger ?
Que la mitraille nous décime,
Elle a sur nous droit de trépas
Si elle le peut qu’elle ne nous supprimer,
Mais vous, vous ne nous supprimerez pas !

Refrain.

5. Vous avez vu la Grande Guerre
Faire nous des Diables Bleus.
Ce nom ceux qui le lui donnèrent
Allez, s’y connaissaient un peu.
Sur tous les fronts, Verdun, la Somme
Plus de cent fois renouvelés
Nos bataillons comme un seul homme
Devant la mort se sont dressés.
Chez nous pas de paroles vaines
Les chasseurs de Driant sont là !
Alors qu’aux morts on nous enchaîne
Mais qu’on ne nous supprime pas.

Refrain.

6. Notre drap bleu c’est le symbole
Du dévouement de nos aînés.
Nous y tenons plus qu’une idole,
Car il est leur linceul sacré.
Pourquoi nous mettre en drap moutarde,
Les chasseurs ne meurent qu’en bleu
Voulez-vous perdre une avant-garde
Qui fut toujours première au feu ?
Si vous respectez la mémoire
Des chasseurs qui par leur trépas,
Ont couvert la France de gloire
Vous ne nous supprimez pas.

Refrain.




Ecouter le chant ci-dessous :



ou là : Ecouter le chant ici





Le monument aux morts dressé à la mémoire du colonel Driant
et de ses chasseurs au Bois des Caures


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9 janvier 2007 2 09 /01 /janvier /2007 19:28
Ce chant date de l’époque de la terreur révolutionnaire : sur l’air de Aussitôt que la lumière, un chasseur du bataillon de la Déserte écrivit ces paroles.

«  L’élimination des Girondins de la Convention, le 2 juin 1793, et la dictature instaurée par le Comité de salut public dirigé par les Montagnards entraîna de nombreux soulèvements en province. Lyon s’insurgea sous le commandement de Louis-François Perrin, comte de Précy, ancien officier de marine et ancien commandant de la garde de Louis XVI. Assiégée par les armées révolutionnaires de Dubois-Cracé, la ville est bombardée faute de pouvoir être investie. Réduits à la famine, les Lyonnais se battent à moins d’un contre dix. Lyon est finalement prise le 9 octobre 1793 et condamnée à être rasée par la Convention. Fouché, le futur ministre de la police de l’Empire, applique et exécute les Lyonnais au canon !  »

(T. Bouzard, Anthologie du chant militaire français).



Il ne s'agit pas vraiment d'un chant contre-révolutionnaire, mais d'un chant de combat des Lyonnais, soulevés contre les horreurs de la Révolution.
Gauthier et Albitte sont les conventionnels représentants le Comité de Salut Public ; Montessuy est un fort situé au nord de Lyon.
Caron fait référence à Charon, le fils des Ténèbres et de la Nuit qui, dans la mythologie grecque assurait le transport des défunt vers le royaume des morts, grâce à sa barque.
Voir pour d'autres précisions l'article de Pierre Vial ci-dessous.

Ce chant est parfois aussi appelé Fantassin du Lyonnais ou encore La Ligue noire. Dans la version de Rémi Tryomphe, il n’y a que les couplets n°1, 5, 6 et 7. Dans la version présentée audio présentée ici, l’ordre est 1, 2, 3, 5, 6, 4 et 8. Les variantes de couplets sont nombreuses, mais le texte ne change pas, à l’exception, de l’avant dernière ligne du couplet 2, où l’on retrouve parfois "maigre" ou "même" à la place de "mâle"». Parfois également "N’est qu’un Jean-Foutre en amour" au couplet 6.

Le groupe parisien « punk rock hussard » Hotel Stella  la reprend (avec les couplets 1, 2, 3, 5, 6) dans une très bonne version rock, comme en témoigne la vidéo ci-dessous. Il s’agit d’un concert donné par le groupe dans le Berry.



 
I. Aujourd’hui la ligue noire
Vient se livrer à nos coups
Ami, verse-nous à boire
Et la victoire est à nous
Triples yeux ! remplis mon verre
Le vin fait de bons guerriers,
Bacchus mon Dieu tutélaire
Arrosera nos lauriers.

II. Un plat bougre nous menace
La colère est sur son front.
Crancé foutre, quelle audace !
Veut nous faire la leçon :
A nous, jour de Dieu, j’enrage !
Nous le fléau des pervers,
Nous dont le mâle courage
Se foutrait de l’univers.

III. Verse donc cher camarade
De soif tu me fais languir ;
Verse encore une rasade,
Et je veux vaincre ou mourir.
J’en veux foutre cent par terre,
Et de sang tout inonder,
Oui je veux, dans la poussière,
Rouler Albite et Crancé.

IV. Gauthier scélérat perfide,
Assassin du Lyonnais ;
Et toi Crancé parricide,
L’horreur de tous les Français.
Ambitieux sanguinaires !
Les Lyonnais sont tous prêts :
Ils embrassent leurs frères,
Mais puniront vos forfaits.

V. Peut-être au sein de la gloire
Un foutu morceau de plomb
M’enverra sur l’onde noire,
Vers ce bougre de Caron.
Content, je perdrai la vie,
Je m’en fous, j’aurai vaincu ;
Quand on meurt pour sa patrie,
N’a-t-on pas assez vécu ?

VI. Femme nargue le veuvage
Quand j’aurai rendu l’esprit ;
Dis-moi foutre est-on moins sage
Quand on n’a pas de mari ;
Mais garde-toi qu’un faux frère
Te fasse jamais la cour ;
Celui qui tremble à la guerre
Est un Jean-Foutre en amour.

VII. Tout l’univers nous contemple,
Amis frappons-en plus fort ;
Au monde donnons l’exemple
Aux brigands donnons la mort.
Canonniers ! brûlez l’amorce ;
Redoublons tous nos efforts,
Faisons leur entrer par force
La vérité dans le corps.

VIII. La liberté, la patrie,
Voilà le vœu de nos cœurs !
Pour cette muse chérie
Nous jurons d’être vainqueurs.
C’en est fait le canon gronde,
Nous ne voulons plus de paix,
Que tous les brigands du monde
Soient aux pieds des Lyonnais.

IX. Précy conduit nos phalanges,
Les lauriers seront pour nous,
Et du Rhône jusqu’au Gange
On dira que sous nos coups,
Des envoyés sanguinaires
Ont vu près de nos remparts
Une famille de frères
Qui pour père a le dieu Mars.

X. J’entends une canonnade :
Vite allons à l’ennemi !
Mais avant, une rasade
A la santé de Précy ;
Son nom qu’annonce la gloire,
Seul fait trembler Montessuy
On est sûr de la victoire
Quand on combat avec lui.



Ecouter le chant ici :


ou là : Ecouter le chant ici.
 


Ci dessous, une version rock par Hotel Stella







Le Devoir d’Histoire de Pierre Vial:
17 octobre 1793: Lyon l’insurgée est punie



“Verse donc, cher camarade,

De soif tu me fais languir,
Verse encore une rasade
Et je veux vaincre ou mourir”.

Les amateurs des chants de tradition connaissent ce passage de La Ligue noire, présentée comme “le chant des fantassins lyonnais”, dont les paroles datent du siège de Lyon, en 1793, par les troupes de la Convention.
Lyon, florissante depuis la fin du Moyen Age grâce à ses filatures de soie, ses imprimeries, ses banques reliées à l’Italie et à la Suisse, a vu son activité économique péricliter à cause de la Révolution. Au plan politique, “la ville de Lyon était soumise à la dictature d’éléments encore plus extrémistes que les sans-culottes parisiens” (Jean Tulard). La municipalité était dirigée par Marie-Joseph Chalier, surnommé “le Marat lyonnais”, dont les hommes de main, gens de sac et de corde, au nombre de 300, étaient surnommés “les Enragés”. Tout un programme… Programme d’ailleurs d’une grande simplicité: le 28 janvier 1793, Chalier jure, devant l’arbre de la liberté (sic), d’anéantir “les aristocrates, feuillants (c’est-à-dire membres du club des feuillants, partisans d’une monarchie constitutionnelle), modérés, agioteurs, accapareurs et autres usuriers”. Qui correspond à cette terminologie? C’est Chalier qui en décide, bien sûr. Et comment appliquer ce beau programme? Réponse évidente : la guillotine. Dans la nuit du 5 au 6 février, une grande rafle permet de saisir toutes celles et tous ceux qui sont, à tort ou à raison, considérés comme des ennemis de la Révolution. Une liste de 900 personnes, intitulée “Boussole des patriotes pour les diriger sur la mer du civisme”, est affichée sur les murs de la ville. Problème technique: comment tuer vite? Chalier explique devant le club lyonnais des Jacobins: “On les exécutera sur le pont Morand et les cadavres seront précipités dans le Rhône.
Exaspérés par ce débordement de fanatique sauvagerie, les Lyonnais se soulèvent, en mai, arrêtent Chalier et ses amis qui, après jugement, sont exécutés le 16 juillet. La ville est administrée par des Girondins, comme Biroteau ou Chasset, qui font rapidement une place aux royalistes, conduits par le comte de Précy (“Précy conduit nos phalanges” dit La Ligue noire). Ce militaire de carrière, lieutenant-colonel en 1788, a participé à la défense des Tuileries le 10 août 1792. Quand la Convention décide de briser Lyon par les armes, il quitte ses terres pour prendre la tête de dix mille volontaires en armes et organiser la défense de la ville. L’armée de la Convention est dix fois plus nombreuse, sous les ordres de Dubois-Crancé, Kellermann et Couthon, celui-ci étant le commissaire politique car il fait partie, à Paris, avec Robespierre et Saint-Just, du “triumvirat” qui dirige le Comité de salut public. Entre autres titres de gloire, Couthon a été l’un des organisateurs de la Grande Terreur (Michelet l’a surnommé “la seconde âme de Robespierre”).

Avec un pareil homme, les Lyonnais pouvaient s’attendre au pire. Ils ont eu le pire. Après avoir soutenu un siège très dur, du 14 août au 13 octobre, ne pouvant résister davantage, Précy et les combattants survivants entreprirent de percer les lignes ennemies pour gagner la Suisse. Seule une poignée d’hommes atteignit ce refuge.
Puis la répression s’abattit sur la population lyonnaise. Atroce. La Convention ayant décrété, le 17 octobre, que la ville devait être détruite et ne plus porter que le nom de Commune Affranchie, Collot d’Herbois et Fouché se chargèrent de la besogne. L’un, ancien comédien, avait participé aux massacres de Septembre, l’autre, ancien Oratorien vouant une haine hystérique au clergé, avait voté la mort de Louis XVI. Tous deux voulaient faire du zèle. Des arrestations massives provoquèrent l’entassement des “suspects” dans les prisons. Il fallait faire de la place. La guillotine ne fonctionnant pas assez vite — le pavage de la place des Terreaux disparaissait pourtant sous le sang —, on emmena, par groupes enchaînés, des centaines de personnes dans la plaine des Brotteaux et on tira sur eux au canon.

Aujourd’hui les restes de ces malheureux reposent dans une chapelle du quartier. Sur les murs sont gravés les noms des victimes de la Terreur. Je m’honore que le nom que je porte soit mentionné neuf fois. Il s’agissait, entre autres, d’un artisan menuisier de 43 ans, d’une Carmélite de 72 ans, d’un apprenti perruquier de 17 ans, d’un aubergiste de 38 ans… Tous dangereux terroristes, comme on peut l’imaginer.

[Article paru dans Rivarol]
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4 novembre 2006 6 04 /11 /novembre /2006 19:50
Ce chant a été créée en Allemagne sous le titre Wie oft sind wir geschritten (connu également comme Heia Safari !) par A. Aschenborn, sur une musique de Robert Götz. Il célèbre l’épopée coloniale du général Paul Emil Lettow-Vorbeck.

Cet officier (portrait à gauche) venait de prendre le commandement des forces allemande d’Afrique de l'Est (200 officiers et quelques compagnies d’askaris) lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Elle lui donnera l’occasion d’écrire une des plus belles pages de l’histoire militaire. Son premier fait d’arme sera la défense de la ville de Tanga : attaqué par les 8000 indiens du Général Arthur Aitken, il les tiens en échec avec son petit millier de soldats avant de les repousser à la mer. Son but est désormais simple : résister le plus efficacement possible pour détourner le plus d’hommes possible du front prioritaire, le front européen, où se décidera la victoire finale.
A la bataille de Jassin, le 18 janvier 1915, il écrase de nouveau les Britanniques. Il mène alors une guérilla sans répit, s’introduit au cœur des provinces britanniques (Kenya et Rhodésie). Il lève une armée de 12 000 Africains encadrés par quelques Européens. Ces troupes sont les fameux Askaris de la chanson ; ils soldats lui seront loyaux jusqu’au bout, lui, l’officier européen qui s’adresse à eux dans leur propre langue.
A partir de mars 1916, Britanniques et Sud-Africains décident d’en finir et l’attaquent avec plus de 45 000 hommes. En excellent stratège, il évite le combat quand il le sait perdu et attaque quand il l’a décidé, où il l’a décidé. Malgré son infériorité numérique croissante, il remporte à nouveau une grande victoire à Mahiwa en octobre 1917. Après cinq jours de combats, il perd 96 hommes. Les britanniques en comptent 3000 dans leurs rangs.
Les combats se poursuivent au Mozambique puis au Tanganyika puis à nouveau la Rhodésie. Il remporte son ultime victoire en prenant la ville de Kasama, le 13 novembre 1918. La guerre est désormais finie. Lettow-Vorbeck se rend à la tête d’une armée invaincue.
Nationaliste, on le retrouve après-guerre à la tête d’un corps franc pour écraser une sédition communiste (avec le soutien de la Brigade de Hermann Ehrardt) ; il participe au coup d’Etat de Kapp puis devient député nationaliste. Il intégrera le ministère des Affaires étrangères sous le IIIe Reich – bien que n’ayant jamais été national-socialiste –. Il est réintégré en 1938 dans la Wehrmacht comme général. Sans retraite après 1945, il devient jardinier et publie des livres. Son ancien ennemi anglais le Maréchal Jan Smuth organise une souscription à son profit. Lors de ses obsèques, quelques Askaris survivants vinrent lui rendre un dernier hommage, en souvenir de cet officier colonial apprécié de tous, tant par ses officiers que par ses soldats ou ses ennemis.

Il s’agit du chant préféré du maréchal Erwin Rommel, dont l’épopée africaine, à la tête de l’Afrika Korps, est également entrée dans la légende.
Il n’est apparu que tardivement que tardivement en France, après 1962.
Variantes : pour le refrain : "Ô porteurs et ascaris haïlo / Haïlo west safari"  ou "O porteurs Et askari, Aillo, Aillo, Ay Safari" et encore "Oh! Oh! Oh ! porteurs / Et askari, / Aillo, Aillo, Aïdo / Aïdo, Aïe Safari". Le capitaine Selosse proscrit, dans le refrain l’usage de "Ay !" entre "Aillo" et "Aillo-Ay Safari". Au second couplet, on trouve parfois : "Et lorsqu’un jour nous partirons" ; "pour un dernier voyage" ; " Chantez-nous" ; "Les dieux".




Combien d’ fois a-t-on parcouru
Cette petite piste
En traversant la lande herbue
Lorsque le jour se lève
En écoutant le rythme
De la chanson intime


O porteurs
Et askari,
Aillo, Aillo, Ay Safari (bis).


Et quand un jour nous partirons,

Pour le dernier voyage.
Chante-nous cette chanson,
Comme un dernier hommage,
Et s’il ne pleure personne
Que Dieu nous le pardonne.


Refrain.






Ecouter le chant ci-dessous :




ou là : Ecouter le chant ici.

ou ci-dessous :



Charge allemande  : officier européen sabre au clair suivi des Askaris
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21 octobre 2006 6 21 /10 /octobre /2006 20:01
Ce chant est généralement connu sous le titre Le Vin gaulois, mais on doit lui préférer celui de Chant du glaive ou de Danse de l’épée, car il ne s’agit nullement d’un chant à boire. D’après les études de Théodore Hersart de la Villemarqué qui le cite pour la première fois dans son Barzaz-Breiz, le Gwin ar C’hallaoued conduisait les guerriers celtes au combat au VIe siècle quand ils luttaient contre les Francs. Les sources du haut Moyen Age le confirme avec Grégoire de Tours dans son Historia Francorum (Histoire des Francs).

Les tribus Bretonnes faisaient de fréquentes incursions sur le territoire de leurs voisins gaulois. En particulier les Vénètes, guerriers particulièrement craints, menés par leur chef Waroch, organisaient de fréquentes attaques. Ils conquirent le Vannetais aux dépends des comtes Francs, et s’emparent de Vannes vers 578. Le troisième royaume armoricain, le Broërec (Bro Waroch ou Bro-Erec) voit alors le jour, aux côtés des royaumes de Cornouaille au sud et de Domnonée au nord. Ces expéditions avaient pour objectif premier la défense de la communauté ; il s’agissait parfois de s’assurer un ravitaillement nécessaire.

Aussitôt que revenait l'automne, [les Bretons] partaient, suivis de chariots et munis d'instruments de guerre et d'agriculture, pour la vendange armée.
Les raisins étaient encore sur pied, ils les cueillaient eux-mêmes.
Le vin était-il fait, ils l'emportaient.
S'ils étaient trop pressés ou surpris par les Francs, ils le buvaient sur place, puis emmenant captifs les vendangeurs, ils regagnaient joyeusement leurs bois et leurs marais.

dit Grégoire de Tours

La mélodie de la
Danse de l’épée se retrouve dans un manuscrit transcrivant des acclamations en usage dans l’Eglise du haut Moyen Age et remontant à Pépin le Bref.
Le chant a été introduit dans le répertoire français par le père Doncœur grâce à la publication de son célèbre recueil, Roland.
« Les historiens antiques racontaient l’effroi qui saisissait les combattants quand ils entendaient leurs adversaires entonner après leurs chefs les accents rudes de cet air sauvage. Il reste que ce chant est une véritable relique, un rescapé des siècles, notre plus ancien chant de combat, sorti tout armé de la mémoire populaire. Pour être chanté suivant l’usage antique, le meneur lance le couplet qui est repris par la troupe et enchaînés sans temps mort avec le refrain. On peut alors imaginer les deux armées face à face avant la ruée. Dans l’espace qui le sépare encore, le héros vêtu de ses plus beaux ornements de guerre vient, suivant la coutume, provoquer dans un combat singulier le champion du camp adverse. En s’élançant, il entonne Le Chant du glaive pendant que ses compagnons le reprennent, marquant le rythme en frappant leurs boucliers de leurs épées pour l’encourager.» (T. Bouzard)

La première version présentée ici est de loin la plus couramment chantée jusqu’au 7e couplet inclus. L’ordre des couplets varie parfois. Selon certains auteurs, il n’y a pas le « et » dans la phrase du refrain « Chêne, feu, rouge et soleil ». Les couplets suivants (8 à 12) figurent uniquement dans un carnet de chants scouts (Troupe Jeanne d’Arc). La seconde version est celle d’un carnet de chant des scouts d’Europe de Nice.


La version audio est celle de la Joyeuse Garde. Il existe une version intéressante en canon scandée qui a des accents plus martiaux. Le groupe Vae Victis, dans son album Quand les vents tournent a également repris ce chant.


.
Version n°1 :
1. Vive le vieux vin de vigne
Le vieux vin gaulois !

Tan, tan, terre et ciel
Chêne, feu, rouge et* soleil
Tan, tan, glaive clair
Flots de sang vermeil

2. Mieux que bière ou vin de pomme
Mieux vaut vin gaulois !

Refrain.

3. C’est le sang gaulois qui coule
C’est le sang gaulois !

Refrain.

4. Sang et vin mêlés ruissellent
Sang et vin gaulois !

Refrain.

5. Glaive maître des batailles
Glaive honneur à toi !

Refrain.

6. Chant du glaive bleu qui frappe
Chant du glaive roi !

Refrain.

7. Qu’au soleil le fer flamboie
Comme l’arc en ciel !

Refrain.

8. Flambeaux des quatre horizons
Fêtons le soleil !

Refrain.

9. Brasier de l’été nouveau
Fêtons le soleil !

Refrain.

10. Roue de lumière à minuit
Fêtons le soleil !

Refrain.

11. Vire au feu la ronde ancienne
Fêtons le soleil !

Refrain.

12. Fer et danse et feu de vin
Fer et danse et vin !

Refrain.




Version n°2 :




1. Chant du glaive de bataille,

Cher au dur guerrier !
Il fera plus d’une entaille,
Il fera crier.

Tann, tann ! dir ! oh ! dir !
Bois le sang et mords la chair ;
Tu vas resplendir
Glaive au rouge éclair !

2. Chant du glaive des ancêtres,
Qui répand l’effroi !
Nous n’aurons jamais de maîtres ;
Seul le glaive est roi.

Tann, tann ! dir ! oh ! dir !
L’aigle arrive ; il a du flair,
Tu vas resplendir
Glaive au rouge éclair !

3. Chant du glaive qui protége
Ceux que nous aimons,
Nos forêts, nos champs, la neige
De nos libres monts !

Tann, tann ! dir ! oh ! dir !
Prends ton brusque vol dans l’air
Tu vas resplendir
Glaive au rouge éclair !





Ecouter le chant ci-dessous :



ou ICI.
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23 septembre 2006 6 23 /09 /septembre /2006 20:58

 

 

Les Africains (connu également sous les noms de C’est nous les Africains et de Chant des Africains) fut tout d’abord le chant officiel des Chantiers de Jeunesse, l’une des principales créations de l’Etat français du maréchal Pétain. Les paroles de ce chant datent de la Grande Guerre. Il a été écrit en 1915 par le sergent Bondifala et le tirailleur Marizot, avec pour musique celle de l’Hymne de l’infanterie de marine. Il fut remis à l’honneur durant la Seconde Guerre mondiale sur le sol africain par les Chantiers de jeunesse grâce au capitaine Félix Boyer qui le mit en musique. Félix Boyer s’occupait de la musique des Chantiers et prit « le commandement du 7e régiment de chasseur d’Afrique en janvier 1943 » (Thierry Bouzard).

Ce régiment de bérets verts, formés d’anciens des chantiers de jeunesse maréchalistes, ont combattu sous les ordres du général Juin pendant la campagne d’Italie avant de débarquer en Provence puis de se rendre jusqu’en Allemagne. C’est la raison de la dédicace de ce chant au colonel Van Ecke, commandant du 7e Chasseur en Afrique, également un ancien des Chantiers de Jeunesse (Chantiers de la jeunesse française selon leur nom officiel). Il fut le chant officiel de la 1re armée du général de Lattre de Tassigny.

Il a repris du service par les tenants de l’honneur et de la fidélité durant la guerre d’Algérie. Les Pieds-noirs l’apprécient beaucoup et le chantent lors de la plupart de leurs rassemblements ; il est donc considéré avec raison comme un chant « Algérie française » et plus généralement comme un chant patriote ; il demeure souvent entonné lors des réunions du Front national du Sud-Est de la France.

Il nous rappelle que les fameux "libérateurs" n’étaient pas les pauvres ***** ou arabes  arrachés à leur terre, tels que célébrés par les médias mais étaient - tant pour la Grande Guerre que pour la Seconde Guerre mondiale - en majorité les Blancs installés en Afrique, au premier rang desquels les Pieds-Noirs d’Afrique du Nord.

A l’occasion d’une opération d’agit-prop digne des grandes opérations du FLN et du PC"F" du bon vieux temps, certains drogués, condamnés pour violence, soupçonnés de meurtre et autres ont tenté à l’occasion de la sortie de ce film de s’emparer de ce chant à des fins politiques anti-françaises et de monter en épingle le sacrifice des colonisés. Ce grandissime sacrifice des musulmans est évalué à environ 3000 morts (voir http://aumilieudesruines.blogspot.com/2006/09/indignes-dans-larme-franaise.html). Sans entrer dans des décomptes macabres, cela représente 0,005% des morts de la Seconde Guerre mondiale.
Et rappelons pour mémoire que les Blancs n’avaient pas plus de raison de mourir pour cette République que les indigènes – et nous devons à la vérité de dire qu’ils avaient probablement moins de raisons qu’eux – . Car au final, ce qu’elle nous a pris à nous, c’est à eux qu’elle l’a donné.


Selon certaines interprétations, c’est le refrain qui ouvre le chant. Il y a beaucoup de variantes, notamment dans le premier couplet. La seconde version présentée ici comporte les variations récurrentes signalées par des crochets [].


Version n°1 :

1. Nous étions au fond de l’Afrique
Gardiens jaloux de nos couleurs
Quand sous un soleil magnifique
Retentissait ce cri vainqueur
En avant ! En avant ! En avant !

C’est nous les Africain qui revenons de loin
Nous venons des colonies
Pour sauver la Patrie
Nous avons tout quitté
Parents, gourbis, foyers
Et nous gardons au cœur
Une invincible ardeur
Car nous voulons porter haut et fier
Le beau drapeau de notre France entière
Et si quelqu’un voulait nous séparer
Nous serions là pour mourir à ses pieds.
Battez tambours, à nos amours
Pour le Pays pour la Patrie
Mourir au loin, c’est nous les africains

2. Pour le salut de notre Empire
Nous combattrons tous les vautours
La faim, la mort nous font sourire
Quand nous luttons pour nos amours
En avant ! En avant ! En avant !

Refrain.

3. De tous les horizons de France
Groupés sur le sol africain
Nous venons pour la délivrance
Qui, par nous se fera demain
En avant ! En avant ! En avant !

Refrain.

4. Et lorsque finira la guerre
Nous reviendrons dans nos gourbis
Le cœur joyeux et l’âme fière
D’avoir libéré le Pays
En criant, en chantant : En avant !

Refrain.





Version n°2 :

1. Nous étions au cœur de l’Afrique
Gardiens jaloux de nos [En chérissant nos trois] couleurs
[Quand] sous un soleil magnifique
Retentissai[en]t ce[s] cri[s] vainqueur[s]
En criant, en chantant, en avant [En avant X3]

C’est nous les africains qui revenons [arrivons] de loin
Nous venons [Venant] des colonies [de nos pays]  pour sauver [défendre] le pays
Nous avons tout quitté [laissé là-bas], nos parents, nos amis
Et nous gardons au cœur une invincible ardeur
Car nous voulons porter haut et fier
Ce [Le] beau drapeau de notre France entière [altière]
Et si quelqu’un venait à y toucher
Nous serions là [saurions tous] pour mourir à ses pieds [jusqu’au dernier] (bis)
Battez tambours
A nos amours
Pour le pays
Pour la Patrie
Mourir au loin
C’est nous les africains

[2. Et lorsque éclata la guerre,
{On nout vit tous avec élan (bis)
Nous élancer vers la frontière
Pour en chasser les assaillants.]

Refrain.

3. De tous les horizons de France
Montant sur le sol africain
Nous allons pour la délivrance
Qui par nous se fera demain
En avant, en avant, en avant

Refrain.

4. Et lorsque finira la guerre
Nous reviendrons à [rentrerons dans] nos gourbis
Le cœur joyeux et l’âme fière
D’avoir libéré le pays
En criant, en chantant, en avant

Refrain.

5. Pour le soldat de notre empire
Nous combattons tous les vautours
La faim, la mort nous font sourire
Quand nous luttons pour nos amours
En avant, en avant, en avant

Refrain.


 




Ecoutez le chant ICI

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19 septembre 2006 2 19 /09 /septembre /2006 22:10
Ce chant parachutiste date probablement de l’Algérie de la fin des années 50, même si dans le carnet Les Chants de la Légion étrangère il est indiqué qu’il date d’après 1962 (peut-être pour l’adaptation pour la Légion).

Nous en présentons ici deux versions : la première est celle des parachutistes, la seconde celle des unités parachutistes de la Légion étrangère. La deuxième est aussi celle de la Légion, mais plus officielle, car il s’agit de la version du capitaine Selosse. Les marsouins chantent également ce chant avec quelques variations : "Marsouin" remplace "Paras" (couplet 1, lignes 2 et 4) et il n’y a que quatre couplets et le 4e se termine par "Le creuset de ces Rois" ; le chant s’arrête alors à ce couplet. Le capitaine Selosse change un peu la 3e phrase du 3e couplet : «  Qu’la Première compagnie dispose ». Sur l'air de
Dans la brume la rocaille, le 1er Régiment de chasseurs parachutistes a créé son chant régimentaire, Régiment de rapaces.


Version parachutiste.

1. Dans la brume la rocaille,
Para march’ au combat
{Loin de chez ta bien-aimée,
Para tu souffriras. (bis)

2. Tu lutteras pour la France,
Et pour sa délivrance,
{Tu tomberas un beau matin,
Sur l’un de ses chemins. (bis)

3. Loin de tous ces chacals,
Qui portent les cheveux longs,
{Tu garderas ton idéal
Et toutes nos traditions. (bis)

4. Ancien toi qui repose,
Regarde et souviens-toi,
{Nous sommes toujours je suppose,
Le creuset des paras. (bis)

5. La peur et la couardise
N’existent pas sous nos cieux,
{Que le mot de parachutiste
Semble doux à nos yeux. (bis)

6. Sous les balles la mitraille,
Au fracas des combats,
{Ils gagnent toutes leurs batailles,
C’est la loi des paras. (bis)




Version légionnaire.

1. Dans la brume la rocaille,
Légionnaire du combat
{Malgré l’ennemi la mitraille,
Légionnaire tu vaincras. (bis)

2. Tu luttes pour la France,
Sous flamme de légion,
{Tu tomberas pour la défense
De toutes ces traditions. (bis)

3. Ancien toi qui repose,
Regarde et souviens-toi,
{La Première compagnie dispose,
De la même force que toi. (bis)





Ecoutez le chant ici :



(via dhttp://www.legion-etrangere.com/)





Paras à Dien Bien Phu




Une petite vidéo en bonus :
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8 septembre 2006 5 08 /09 /septembre /2006 22:38

Très beau chant du premier régiment étranger d’infanterie (1er REI) de la Légion étrangère dans lequel ses admirables soldats rendent hommage à Sidi-Bel-Abbès. Cette ville fut créée ex nihilo à l’arrivée des Français en Algérie. En 1840, les légionnaires y installèrent un bivouac. 

Trois ans plus tard, le général Bedeau proposa d’y installer un véritable poste militaire. Ce fut Biscuit-Ville.

 

Les légionnaires assèchent les marais, plantent 40 000 arbres en quelques années, tracent des routes. Le général Pélissier pourra dire, dès 1850 : « D'un camp, vous avez fait une ville florissante, d'une solitude, un canton fertile, image de la France. Les routes carrossables, les barrages, les canaux, les ponts qui ont changé l'aspect du pays  vous sont dus. C'est sur vous que les colons reporteront le mérite de ces grandes œuvres » [voir www.bivouac-legion.com].

Le quartier Vienot devint la « maison mère » de la Légion étrangère où toutes les nouvelles recrues passaient, comme les libérables. Elle le resta durant plus d’un siècle avant la trahison gaulliste et la livraison de l’Algérie aux terroristes islamique et communistes.  

 

Les légionnaires rapportèrent tout ce qu’ils purent, en premier lieu la main du Capitaine Danjou et le Monument aux morts de la Légion portant l’inscription Legio Patria Nostra. Le reste brûla.

 

 

 

La « maison-mère » a été réinstallée à Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, un autre département de l’Algérie française.

 

 

 

Ce chant, qui a été créé durant les années 1940-1954, est parfois nommé Adieu Bel-Abbès. Seule la version du capitaine Selosse mentionne le second couplet. Il. Il n’est pas rare que ce chant débute par le refrain.

 

 

 

 

1. Adieu, adieu,
O Bel-Abbés
Lieu vénéré de nos aïeux
Nous garderons
La tradition, et combattrons pour la gloire du fanion

 

En marchant dans le soleil levant,
Tête haute et les cheveux dans le vent,
Légionnaire sois fier de ton bataillon

Le premier de la Légion.

 

2. Soleil de plomb,
Pas de soulier, mais pleins d’ardeur, nous travaillons,
Et sous la tente,
Malgré la faim et la fatigue tous les légionnaires chantent.

 

 

Refrain.

 

 

 3. Et le jour vient,
De commencer le grand périple de nos anciens
Arrière ennemis :
Place au premier des régiments étrangers d’infanterie !

 

 

Refrain.

 




Ecoutez le chant ICI.

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