Pour ne pas oublier que des Blancs subissent ce climat chaque jour, un article du Parisien sur « Le ras-le-bol des médecins de la cité ». Rien de très grave, presque rien de pénalement répréhensible, rien de vraiment remarquable : juste une vie insupportable pour ceux qui subissent...
Insécurité grandissante et provocations régulières pourraient avoir raison des médecins généralistes d’un quartier sensible de Nogent. Ils envisagent de mettre la clé sous la porte.
Ville-Verte, ils n’en peuvent plus. Pourtant, c’est avec détermination qu’ils se sont installés en 2006 dans ce quartier de Nogent-sur-Oise. Ces quatre médecins voulaient répondre « à une attente, un vrai besoin des habitants » dans ce qui était un vrai désert médical. Mais depuis, la petite délinquance les empêche de travailler normalement.
Au point qu’ils pensent désormais à partir. « C’est dommage, quand on est arrivés ici, tout se passait très bien. »
« L’insécurité a clairement augmenté », assurent les patients dans la salle d’attente de ce cabinet presque anonyme, au pied d’un immeuble. « On est empoisonnés par une minorité », renchérissent les médecins. En cause, les jeunes qui se regroupent devant l’entrée du cabinet. « Cet été, ils pouvaient être une bonne dizaine en même temps, raconte un docteur. Du coup, les patients sont escortés par une haie de jeunes avec des remarques ou des regards pesants. »
Plus grave, les médecins assurent que pendant une quinzaine de jours, en juin, les vols étaient quotidiens. Les jeunes filles, elles, ont droit aux sifflets ou commentaires déplacés. Si bien qu’il est arrivé à un docteur de les raccompagner, le soir, jusqu’à leur voiture. Les soignants s’arrangent aussi pour programmer les personnes âgées le matin, quand les jeunes ne sont pas encore réveillés.
« Ils sont chez eux, tranche une patiente. Le quartier, c’est leur appartement. Devant le cabinet médical, c’est leur chambre. Ils font leur loi ici. » La jeune patiente poursuit : « Il y a ceux qui ne font que traîner et puis il y en a qui font du trafic. » Selon le maire PS de la commune, Jean-François Dardenne, la délinquance se serait déplacée de la galerie commerciale voisine à cette zone, après une opération de police.
« Il faut vraiment faire quelque chose, ça devient infernal », enrage ce retraité. Les médecins, eux, ont essayé le dialogue. « Il y a ceux avec lesquels on peut discuter et ceux qui nous rient au nez. Et pourtant, ils viennent parfois prendre rendez-vous pour eux ou leurs parents. » Le maire les a également reçus. Et a accédé à une de leurs demandes : construire un terrain de foot, qui verra le jour dans quelques jours. « De telles infrastructures participent à la politique de sécurité », commente-t-il.
En attendant, les médecins ont fait appel à lui pour trouver une solution technique au problème. Les rambardes sur lesquelles les jeunes s’asseyaient jusqu’à présent ont été sciées et l’entrée du cabinet devrait être mieux éclairée. La municipalité réfléchit aussi à l’installation de haies plus hautes, qui bloqueraient l’accès aux fenêtres à travers lesquelles certains jeunes s’amusent à regarder pendant les consultations. Les médecins espèrent que cela ne restera pas sans effet. « Si ça continue cette année, on déménagera peut-être… »