DROITE ET GAUCHE
L'analyse de Donoso n'est jamais superficielle, elle ne s'attarde pas aux faits, mais elle remonte des faits et des opinions contingentes aux options primordiales. Donoso élève le débat au niveau de la métaphysique implicite qui fonde toute pratique politique. Il pose ainsi les vrais termes de la controverse qui oppose en une lutte à mort ce qu'il appelle « la civilisation catholique » et « la civilisation philosophique », opposition qui recouvre, mutatis mutandis, l'antagonisme politique droite-gauche.
Dès que la politique fait intervenir les notions religieuses de bien et de mal, elle se fait, qu'elle le veuille ou non, servante de la théologie. Et il ne suffit pas d'éluder ces termes pour s'affranchir de la théologie. Une pratique politique se détermine d'après des valeurs, et tout système de valeur réintroduit les notions de bien et de mal en leur donnant un nouveau contenu.
Il est incontestable que la droite, même en dehors de toute référence religieuse, possède une conception pessimiste de l'homme que Donoso Cortes traduit en termes théologiques :
« La civilisation catholique enseigne que la nature de l'homme est corrompue et déchue, corrompue et déchue d'une manière radicale dans son essence et dans tous les éléments qui la constituent ».
(Lettre à Montalembert, 1849)
Donoso Cortes dégage très finement la conception implicite de l'homme qui recouvre la théorie de l'aliénation propre à la gauche. Selon celle-ci, l'homme est virtuellement un Dieu encore prisonnier des liens sociaux, religieux et politiques. L'histoire s'interprète alors comme la reconnaissance par l'homme de sa propre divinité grâce à la suppression de toutes les aliénations.
« La civilisation philosophique enseigne au contraire que la nature de l'homme est une nature parfaite et saine : saine et parfaite dans son essence et dans les éléments qui la constituent. Etant sain, l'entendement de l'homme peut voir la vérité, la discuter, la découvrir. Etant saine, la volonté veut le bien et le fait naturellement. Cela supposé, il est clair que la raison, abandonnée à elle-même, arrivera à connaître la vérité, toute la vérité, et que la volonté, par elle seule, réalisera forcément le bien absolu. Il est également clair que la solution du grand problème social est de rompre les liens qui compriment et assujettissent la raison et le libre-arbitre de l'homme. Le mal n'est que dans ces liens : il n'est ni dans le libre-arbitre, ni dans la raison... S'il en est ainsi, l'humanité sera parfaite quand elle niera Dieu, qui est son lien divin ; quand elle niera le gouvernement, qui est son lien politique ; quand elle niera la propriété qui est son lien social ; quand elle niera la famille, qui est son lien domestique. Quiconque n'accepte pas toutes ces conclusions se met en dehors de la civilisation philosophique ».
(Lettre à Montalembert)
La conception « philosophique » de l'homme suppose une hétéronomie entre l'humain et le social : l'homme virtuel étouffe dans le carcan social. L'émancipation de l'homme passe donc pas l'abolition utopique de toute société organique :
« Dans leur profonde ignorance de toutes choses, les écoles rationalistes ont fait de la société et de l'homme deux abstractions absurdes. En les considérant séparément, elles laissent l'homme sans atmosphère pour respirer et sans espace pour se mouvoir, et elles laissent également l'espace et l'atmosphère propres à l'humanité privés du seul être qui puisse se mouvoir dans l'un et respirer dans l'autre. »
(Esquisses historico-philosophiques)
« La société est la forme de l'homme dans le temps et l'homme est la substance qui soutient cette forme dans le temps ».
« L'abolition légale de la peine de mort est toujours un symptôme précurseur des massacres en masse ».
ANALYSE CRITIQUE DU LIBERALISME
« De toutes les écoles, celle-ci est la plus stérile, parce qu'elle est la plus ignorante et la plus égoïste. Elle ne sait rien de la nature du mal et celle du bien ; elle a à peine une notion de Dieu ; elle n'en a aucune de l'homme. Impuissante pour le bien, parce qu'elle manque de toute affirmation dogmatique ; impuissante pour le mal, parce qu'elle a horreur de toute négation intrépide et absolue ; elle est condamnée sans le savoir à aller se jeter, avec le vaisseau qui porte sa fortune, ou dans le port du catholicisme, ou sur les écueils socialisme. Cette école ne domine que lorsque la société se meurt : la période de sa domination est cette période transitoire et fugitive où le monde ne sait s'il doit aller avec Barrabas ou Jésus, et demeure en suspens entre une affirmation dogmatique et une négation suprême. La société se laisse alors volontiers gouverner par une école qui ne dit jamais J'affirme ni Je nie, mais Je distingue. L'intérêt suprême de cette école est de ne laisser pas arriver le jour des négations radicales et des affirmations souveraines ; et, pour cela, au moyen de la discussion, elle confond toutes les notions et propage le scepticisme, sachant bien qu'un peuple qui entend sans cesse dans la bouche de ses sophistes le pour et le contre de tout, finit par ne pas savoir à quoi s'en tenir, et par se demander à lui-même si la vérité et l'erreur, le juste et l'injuste, le honteux et l'honnête sont réellement contraires entre eux, ou s'ils ne sont qu'une même chose considérée sous des aspects différents. Quelle que soit la durée de cette période, elle est toujours courte. L'homme est né pour agir, et la discussion perpétuelle, ennemie comme elle est des oeuvres, contrarie la nature humaine. Un jour arrive où le peuple, poussé par tous ses instincts, se répand sur les places publiques et dans les rues, demandant résolument Barrabas ou demandant Jésus, et roulant dans la poussière la chaire des sophistes ».
L'école libérale s'incarne essentiellement dans la classe bourgeoise que Donoso appelle classe discutidora, la classe bavarde, qui aime à discuter. En effet, Donoso perçoit les présupposés irrationnels qui guident l'action politique d'une classe qui s'affirme pourtant rationaliste : la vérité jaillit de la discussion comme l'étincelle du silex, tel est le dogme des régimes parlementaires.
« De l'impuissance radicale des pouvoirs humains à qualifier les erreurs est né le principe de la liberté de discussion, base des institutions modernes. Ce principe ne suppose pas dans la société, comme il pourrait paraître à la première vue, une incompréhensible et coupable impartialité entre la vérité et l'erreur. Il se fonde sur deux autres suppositions, desquelles l'une est vraie et l'autre fausse : la première, que les gouvernements ne sont pas infaillibles, ce qui est parfaitement vrai ; la deuxième, que la discussion est infaillible, ce qui est parfaitement faux. L'infaillibilité ne peut résulter de la discussion, si elle n'est pas auparavant dans ceux qui discutent ; elle ne peut pas être dans ceux ceux qui discutent, si elle n'est pas en même temps dans ceux qui gouvernent. Si l'infaillibilité est un attribut de la nature humaine, elle est dans les premiers comme dans les seconds ; si elle n'est pas dans la nature humaine, elle n'est pas plus dans les seconds que dans les premiers. La question consiste donc à vérifier si la nature humaine est faillible ou infaillible ou, ce qui est nécessairement la même chose, si la nature de l'homme est saine ou déchue ou infirme »
(Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme)
Donoso Cortes a compris que le libéralisme et le socialisme dont l'affrontement semble aujourd'hui partager le monde, ont en réalité la même source, appartiennent à la même famille idéologue :
« L'école libérale n'a fait que poser les prémices qui mènent aux conséquences socialistes, et les socialistes n'ont fat que tirer les conséquences renfermées dans les prémices libérales – ces deux écoles ne se distinguent pas entre elles par les idées, mais par la hardiesse »
(Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme)
Fondamentalement, les deux écoles partagent la même conception de l'homme, la même vision optimiste et progressiste de l'histoire. Mais les penseurs socialistes ont fait preuve de plus de rigueur, de « hardiesse » et d'ampleur de vue que la bourgeoisie sceptique, timorée et bavarde. Donoso ne peut se défendre d'une certaine admiration à l'égard du socialisme en qui le catholicisme a trouvé un adversaire à sa mesure : c'est le combat du Titan contre Zeus, de Lucifer contre Dieu :
« Les écoles socialistes l'emportent sur l'école libérale, spécialement parce qu'elles vont droit à tous les grands problèmes et à toutes les grandes questions, et parce qu'elles proposent toujours une résolution péremptoire et décisive. Le socialisme n'est fort que parce qu'il est une théologie satanique. »
(Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme)
Si le libéralisme est le temps du scepticisme, des demi-négations, le socialisme porte à ses extrêmes conséquences le processus de divinisation de l'homme :
« En supposant la bonté innée et absolue de l'homme, l'homme est en même temps réformateur universel et irréformable , il finit par se changer d'homme en dieu ; son essence cesse d'être humaine pour être divine. Il est en soi absolument bon et il produit hors de lui par ses bouleversements le bien absolu. »
(Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme)
Le rationalisme philosophique qui anime le socialisme et, plus tard, les prétentions du marxisme à la scientificité, ne sont pas exempts de présupposés théologiques. D'ailleurs, Nieztsche n'a-t-il pas montré que la science était l'ultime refuge de la religion ? Le socialisme, malgré le masque d'objectivité scientifique dont il cherche à se revêtir, n'a pu se passer des catégories théologiques de bien et de mal. Aussi, comme toute religion, il a ses mystères. On peut voir, dans le passage suivant, comment Donoso retourne l'arme de la raison et de la rigueur logique contre ses adversaires, et les enferme dans un dilemme.
« Ou le mal qui est dans la société est une essence, ou un accident ; si c'est une essence, il ne suffit pas, pour le détruire, de bouleverser les institutions sociales, il faut en outre détruire la société même qui est l'essence qui soutient toutes ces formes. Si le mal social est accidentel, alors vous êtes obligés de faire ce que vous n'avez pas fait... de m'expliquer en quels temps, par quelle cause, de quelle manière et en quelle forme est survenu cet accident, et ensuite par quelle série de déductions vous arrivez à changer l'homme en rédempteur de la société... le rationalisme qui attaque avec fureur tous les mystères catholiques, proclame ensuite, d'une autre manière et dans un autre but, ces mêmes mystères »
(Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme)
Dans la perspective essentiellement spiritualiste qui anime toute l'oeuvre de Donoso, il va de soi que les révolutions ont des causes beaucoup plus profondes que des revendications matérielles. La crise politique et sociale a des racines spirituelles ; le trouble est dans l'homme avant d'être dans la société ; la crise politique est d'abord une crise religieuse – en ce sens, l'histoire du sentiment religieux en Europe est susceptible de confirmer les thèses de Donoso. Dans son discours sur la dictature, il avait énoncé une proposition qui avait dû alors sembler paradoxale, mais dont l'évidence nous apparaît aujourd'hui clairement :
« Les révolution sont la maladie des peuples riches. Les révolutions sont la maladie des peuples libres ».
Lorsque Donoso Cortes critique le socialisme, c'est à Proudhon qu'il pense surtout. Mais en fait, ces attaques s'appliqueraient sans doute à Karl Marx, qui venait de publier son Manifeste communiste, beaucoup mieux qu'à Proudhon, révolté contre les injustices et les abus de la propriété plus que contre la propriété elle-même, et hostile à la dictature des masses comme à l'Etat-Moloch, « dragon aux milles écailles », dira Nieztsche. D'ailleurs, l'analyse qu'il fait du communisme, identifié au panthéisme, s'applique fort bien à la vision marxiste, et en particulier à la conception marxiste de la matière.
« Il me semble évident que le communisme, de son côté, procède des hérésies panthéistes et de celles qui leur sont parentes. Lorsque tout est Dieu, lorsque Dieu est tout, Dieu est par-dessus tout, démocratie et multitude. Dans ce système, ce qui n'est pas le tout n'est pas Dieu, bien qu'il participe à la divinité, et ce qui n'est pas dieu n'est rien, parce qu'il n'y a rien hors de Dieu qui est tout. De là le superbe mépris des communistes pour l'homme et leur négation insolente de la liberté humaine ; de là ces aspirations immenses à une domination universelle par la future démagogie qui s'étendra sur tous les continents... de là cette fureur insensée qui se propose de brasser toutes les classes, tous les peuples, toutes les races pour les broyer ensemble dans le grand mortier de la Révolution, afin que de ce sombre et sanglant chaos sorte un jour le Dieu unique, vainqueur de tout ce qui est particulier... ce Dieu est la démagogie... La Démagogie est le grand Tout, le vrai Tout, le Dieu vrai, armé d'un seul attribut, l'omnipotence, triomphateur des trois grandes faiblesses du Dieu catholique : la bonté, la miséricorde et l'amour. A ces traits, qui ne reconnaîtrait Lucifer, Dieu de l'orgueil ? »
(Lettre au cardinal Fornari)
Cette analyse du communisme préfigure et commente le jugement définitif, mais souvent mal compris de Pie XI : « le communisme est intrinsèquement pervers », c'est-à-dire qu'il prend le masque de la religion, exploite et pervertit sa volonté de justice, et prétend même assumer ses fins, pour n'aboutir en fait qu'à l'asservissement de l'homme. Les catholiques de gauche pourraient méditer avec profit ces lignes de Donoso Cortes. Une religion à rebours, tel est le communisme. Ainsi s'explique le caractère religieux, souvent souligné, du socialisme marxiste, et des institutions qui s'en réclament. Ce caractère n'est pas superficiel, mais il tient à l'essence même du communisme. La grande leçon de la théologie politique donosienne, c'est qu'une religion sans transcendance engendre nécessairement la tyrannie.
VERS LA DICTATURE MONDIALE
Au moment où Donoso Cortes prononçait son discours sur la dictature, l'optimisme semblait de rigueur dans les milieux politiques et intellectuels. Aussi passera-t-il pour un exalté, d'un fanatisme médiéval. En effet, la crise de 1848 semblait apaisée, et rares furent ceux qui comprirent l'ampleur des forces et des problèmes apparus lors de cette révolution européenne. La prospérité économique , le progrès technique et l'optimisme progressiste ont fait oublier la « grande peur » de 48. Mais la révolution bolchevique devait confirmer de façon hallucinante les plus noires prédictions de Donoso Cortes.
Pour lui, la dictature est désormais inévitable. Il n'est que de savoir quelle sorte de dictature l'emportera : la dictature d'en-haut, celle de l'autorité et de la légitimité, ou la dictature révolutionnaire, celle des masses. Le totalitarisme est une conséquence logique sur le plan politique, de la mort de Dieu : ce sont les Etats qui vont à présent assumer les vidées messianiques de la religion. Donoso Cortes figure le déterminisme de cette loi historique par une image empruntée au monde de la physique :
« Le monde marche à grands pas à la constitution d'un despotisme, le plus gigantesque et le plus terrible que les hommes aient jamais vu... Il n'y a que deux sortes de répression possibles : l'une intérieure, l'autre extérieure, l'une religieuse, l'autre politique. Elles sont de nature telle que, quand le thermomètre religieux est élevé, le thermomètre politique est bas, et quand le thermomètre religieux est bas, le thermomètre politique, la répression politique, la tyrannie s'élève. Cela est une loi de l'humanité, une loi de l'histoire ».
L'homme mutilé, l'homme abstrait produit par cette « folie de l'unité » rationalisante que dénonce Donoso, conduit à la dictature. Le progrès technique, loin d'être un facteur de libération, comme le croyait l'école saint-simonienne qui pose les bases de l'idéologie technocratique, prépare en fait l'asservissement de l'homme. Là encore, le paradoxe de cette vision s'est aujourd'hui estompé, et l'idée paraît presque banale. Donoso Cortes, à l'aube même du socialisme et du développement technique, a prévu que communisme et technocratie allaient dans la même voie, parce qu'ils partagent au fond la même conception progressiste et matérialiste de l'homme et de l'histoire ; tous deux contribuent à faire du monde « une grande usine » selon l'expression de Max Weber, quelque que soit la structure de cette usine.
« Les voies sont préparées pour un tyran gigantesque, colossal, universel ; tout est préparé pour cela. Veuillez y réfléchir : il n'y a plus maintenant de résistance soit matérielles, soit morales. Il n'y a plus de résistances matérielles, parce que avec les bateaux à vapeur et les chemins de fer, il n'y a plus de frontières et parce que, avec le télégraphe électrique, il n'y a plus de distances , et il n'y a plus de résistances morales, parce que tous les esprits sont divisés et tous les patriotismes sont morts. »
Bien plus, au moment même où Marx mettait tous ses espoirs révolutionnaires dans les Etats-Unis et voyait dans la Russie absolutiste le dernier rempart à la révolution européenne (in New York Times, 31 décembre 1853), Donoso Cortes voyait clairement dans le despotisme russe un allié potentiel du socialisme. Il a prévu le déclin de l'Europe, la montée des colosses à l'est à l'ouest, et le regroupement des slaves par l'expansionnisme russe. Il a le sentiment que l'humanité est en marche vers la centralisation et la bureaucratie, après les destructions successives des corps intermédiaires. Voici comment Louis Veuillot, dans son introduction aux oeuvres de Donoso Cortes, résume la prophétie contenue dans le Discours sur la situation générale de l'Europe :
« Quand d'une part le socialisme aura détruit ce qu'il doit naturellement détruire, c'est-à-dire les armées permanentes par la guerre civile, la propriété par les confiscations, la famille par les moeurs et par les lois ; et quand d'autre part le despotisme moscovite aura grandi et se sera fortifié comme il doit naturellement se fortifier et grandir, alors le despotisme absorbera le socialisme et le socialisme s'incarnera dans le Czar ; ces deux effrayantes créations du génie du mal se compléteront l'une par l'autre. »
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Donoso Cortes fut encore moins prophète en Europe que dans son propre pays. Ses avertissements dont l'actualité reste brûlante se sont perdus. N'est-ce pas le destin de Cassandre ? A vrai dire, nulle pensée ne fut plus « inactuelle » au sens où l'entend Nietzsche, c'est-à-dire à la fois si pertinente et si contraire aux idéologies montantes.
Aux Cortes, son Discours sur la dictature provoqua rires et huées et ne trouva qu'une minorité pour l'approuver. Plusieurs études lui ont été consacrées en Espagne et, en Italie, un article de la revue Destra (4) vient de lui rendre hommage ; mais il est significatif que le livre écrit par Thomas Molnar sur la Contrerévolution, ne cite que fois Donoso pour le confondre avec de Maistre et de Bonald. L'étude la plus pénétrante sur Donoso Cortes reste assurément celle de Carl Schmitt qui a bien souligné l'intuition fondamentale de toute la philosophie donosienne et son originalité au sein du courant contrerévolutionnaire : cette intuition fondamentale, « c'est d'avoir pensé de façon exacte que la pseudo-religion de l'Humanité absolue est le début d'un chemin qui conduit à une terreur inhumaine. Conclusion neuve, mais plus profonde que les nombeux et grandiloquents jugements que de Maister a formulés sur la révolution, la guerre et le sang. Comparé à l'espagnol qui a admirablement sondé les abîmes de terreur de 1848, de Maistre est encore un aristocrate de la restauration de l'ancien régime un continuateur et un approfondisseur du XVIIIe siècle ».
Luc Tirenne,
"Donoso Cortes : une philosophie contre-révolutionnaire de l'histoire", Défense de l'Occident, n°117, février 1974, pages 53 à 73.
(3) Julius Evola, L'Homme parmi les ruines, Les Sept Couleurs [réédition, Les Hommes au milieu des ruines, Pardès, 2005]
(4) Rivoluzionne, tradizione e reazione, par G. Allegra, in Destra, juillet-août 1973.