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21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 14:53

              
    Il ne manque pas d’autorités consacrées, dans les deux mondes, pour avoir cru l’armée japonaise enlisée dans la vaste Chine, épuisée par la guérilla chinoise. Les salons politiques en ricanaient ces années dernières, à Paris comme à Washington. Pour eux, Chiang avait mis en échec les chefs militaires nippons et l’on n’était pas loin d’attendre une révolution à Tokyo, sœur de nos rébellions défaitistes de 1917, une révolution qui mettrait un terme à une guerre trop longue, trop fatigante pour l’économie réputée artificielle de l’Empire du Soleil Levant. Or, voici deux mois que l’appareil guerrier du Japon est entré dans une guerre pour de bon et va de victoire en victoire. Ses succès sont reconnus par la propagande anglo-saxonne. Et pas seulement ceux qu’il remporte par son organisation, par la perfection de son matériel et la supériorité de son commandement. Tout cela, certes, a frappé les critiques militaires des cinq continents. Ce qui les a le plus encore émus, ce sont des faits d’armes individuels, des actes d’héroïsme inouïs, sans précédent, comme ceux des avions-torpilles. Ils évoquent les gestes les plus grands de l’antiquité. Mais survenant dans le monde des banques et des municipalités voleuses, ils paraissent davantage hors de saison et nous bouleversent d’autant. Les connaisseurs du vrai Japon n’en sont point étonnés. J’entends les voyageurs qui ne se sont point arrêtés aux prodiges de modernisme qu’a réussis Tokyo dans l’imitation des méthodes occidentales depuis l’empereur Meiji. Non plus les lecteurs de Yamato que vient de publier Fayard, traduit d’un livre écrit en 1936 par Mme Abegg (1). Oh ! maintes assertions de l’auteur méritent la discussion. Et la date même de l’ouvrage explique ses défauts. Mme Abegg, pourtant, aurait pu, dès lors, parler au jeune état-major de l’armée mandchourienne et pressentir le retour aux traditions : la renaissance fasciste qui, depuis, a remué l’Empire. Nous sommes quelques Français qui n’avions pas attendu la défaite de la France pour exposer la nature vraie du fascisme et du national-socialisme, à savoir une répudiation catégorique de la vie facile et l’enrôlement de la jeunesse sous la bannière de l’honneur, du sacrifice, du don de soi à la communauté. « Croire, obéir, combattre ! » Et ces mots d’ordre signifiaient (en même temps que la fusion des volontés dans le creuset national, en même temps que l’abnégation) la plus belle offre faite à l’individu. Car, nulle part autant qu’en nation totalitaire, la personne humaine ne trouve des ressorts à se promouvoir. Elle se donne, elle se voue à la nation. En retour, la nation oublie les castes et les privilèges, elle offre, sans limite, récompenses et considérations à l’individu qui s’est donné à elle. Le Japon contemporain a retrouvé l’ancienne voie de l’honneur, de la grandeur. 1942 rejoint 1842. Les aviateurs d’aujourd’hui, les samouraïs de l’autre siècle. Et le national-socialisme, pareillement, a recréé - ou créé - un Bushido  (2) européen.


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    L’ancien Japon était réglé du haut en bas. Point de geste qui n’y fût prévu, de conflit qui n’eût, dans la tradition, sa solution inscrite et prescrite. Le vacher connaissait sa place ; le seigneur et l’artisan, la leur. En échange (est-il permis de dire « en échange » ?), en contre-partie de sa primauté, de ses deux épées, le samouraï savait mourir. Il savait si bien mourir que la mort ne s’inscrivait pas parmi les catastrophes à déplorer par un Japonais. Une mort honorable était un bienfait, une action « bénéfique ». Il convient d’opposer une fois de plus ce monde-là à ce que fut le nôtre naguère, le nôtre, où la vie humaine - même celle du déchet physiologique, du pire malfaiteur - semblait un bien en soi. D’opposer ce monde-là à ce que fut le nôtre voué au service du faible et mettant toute sa force (autant dire sa sentimentalité) au service du faible. Le vaincu avait raison dans l’Europe de 1920 à 1940. Et nous qui avons œuvré pour rendre à la France du goût pour la force, nous voulions que le vaincu , le faible eût tort ; nous souhaitions le triomphe d’une civilisation où le fort l’emportât.
    C’est fait. Le fort l’a emporté !… Et voici où les « Français qui ont vu clair », où les lutteurs antidémocrates l’emportent aussi : la prééminence de l’Allemagne en Europe équivaut à l’affirmation d’un Bushido européen, équivalent à la déroute de tous les égoïsmes. Égoïsme d’une nation jouisseuse qui s’enferme chez elle avec son trop-plein, égoïsme de la caste bourgeoise-argentière jouissant de son bénéfice, égoïsme de la personnalité supérieure retirée en la tour d’ivoire d’où elle méprise le populo, tous ces égoïsmes, un fascisme, un national-socialisme européen les concasse, les réduit à rien. Tel est, pour nous, le sens de la guerre. Tel, le sens de la défaite de la démocratie, prélude à l’avènement d’une France meilleure dans une Europe NEUVE !

    Est-ce que la Cagoule n’a pas, dès 1936, offert à notre patrie l’exemple d’un Bushido français à la mesure du XX e siècle ? Le Bushido ? C’est d’abord un ordre, c’est l’ordre accepté, voulu, l’ordre agi par les êtres qui y ont part. C’est la hiérarchie, chacun à chaque échelon, sentant et rayonnant l’orgueil de valoir ce qu’il vaut. C’est le goût du sacrifice en soi ; l’indifférence aux contingences si l’essentiel (la dignité du samouraï agissant comme tel) est acquis ; c’est le style d’une vie vouée à ce qui la dépasse… Le style d’une nation où les arts et les industries encadrent une société consacrée à l’honneur, à rien d’autre. Aux grandes périodes de son histoire, la France eut un style - une unanimité exprimée dans une forme où la nation se reconnaissait. Elle eut le style de la décadence, entre 1920 et 1930. Le style de la débâcle, de 1936 à l’armistice de 1940. Les hommes du « Rouge et Bleu » ne nous irritent pas tellement en se vantant de rester Front popu . Ils nous écœurent parce qu’ils se situent, eux, leurs personnes, leurs écrits, dans ce style de catastrophe française. Cependant, l’Allemagne devenue IIIe Reich rejoignait la tradition des audaces Porte-glaive, des grandeurs hanséatiques, le style de la chevalerie germanique, ressuscitée dans le plus bel élan communautaire qu’ait connu l’Europe depuis les premiers chrétiens. A nous, maintenant ! A nous de découvrir, dans la défaite, notre Buchido.

    Je souhaite que nos amis lisent ce Yamato, en marge duquel j’écris aujourd’hui ce commentaire discursif. Ils y trouveront une très belle leçon de vigueur, de revigorisation. Le Nippon fut la patrie de tous les sacrifices, de tous les dons de soi. Dans le dernier tiers du XIXe siècle, il perçut, sous son orgueil et sous son style grandiose (quoique son style valut pour l’éternité), il perçut sa débilité. Tokyo repartit de zéro et assimila, en trente ans, toute la culture occidentale en ses effets matériels. Et Tokyo vainquit. Vainquit les Chinois, les Russes… Vainquit économiquement le monde pour enfin comprendre , ces derniers dix ans, que le Japon avait perdu son âme en faisant des usines et des élections. Un peu partout, mais surtout dans l’Université et dans la jeune armée, naquit un « fascisme » (il faut bien, de nouveau, employer ce mot). Les novateurs voulaient, veulent quoi ? Conserver les avantages physiques tirés par le Nippon de son européanisation, mais broyer l’immoralité qui s’est développée en même temps et retrouver le Buchido : l’ordre ancien, l’unanime acquiescement à l’ordre, les vertus, l’efficace, qui en découlent. Pareille est notre mission. Mme Abegg écrit en songeant peut-être à la Renaissance allemande par les nationaux-socialistes. « Le Japon a sur nous cet avantage que la tradition du Bushido ne s’est jamais éteinte ». Les hommes du M.S.R., élite et cadres de la France nouvelle, affirment, eux, que grâce à la « Cagoule », à ses audaces, aux risques courus, au don de leur vie fait par les cagoulards, la tradition de l’honneur agissant, la tradition du sacrifice total à la patrie ne s’est jamais éteinte en France non plus.


Jean Fontenoy





1. Abegg (
Lilly), Yamamoto. Der Siedlungsglaube des japanischen Volkes, FfM., Societäts-Vlg., 1936 ; Yamato, la mission du peuple japonais, Paris, A. Fayard, 1942. In-16, 340 pages (NDMSR).
2. Le Bushido, traduit en "voie du guerrier", recensait les règles de vie auxquelles se conformaient les samouraïs.
3.
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