Viva Zapata d'Elia Kazan (par IVANE)

Découverte de ce vieux film en noir et blanc de 1952 avec dans le rôle-titre Marlon Brando. Au-delà de la révolte des paysans indiens pour défendre - ou reconquérir - leurs terres, c’est le thème de l’engagement qui a retenu mon attention : comment ce petit nobliau se trouve quasiment obligé de prendre la tête de ses paysans pour mener la guérilla, à la manière des vendéens un siècle plus tôt… Alors qu’il préfèrerait se consacrer a sa vie propre, il accepte de laisser faire le Destin qui le conduit … jusqu’au bout, jusqu’à une mort à laquelle il ne consent que quand il sait son peuple prêt à continuer seul. Il réussit à faire comprendre à « ses » paysans que leur avenir est entre leurs mains et qu’ils ne peuvent pas tout attendre des « grands hommes ».

Surtout, on comprend que les seules révoltes destinées à donner quelques fruits sont celles que portent des peuples vivants : quand on sait pouvoir compter sur « les siens », on peut résolument engager le combat… Evidemment, avec les Français…

En résumé, une noble figure de combattant pour son peuple, une envoûtante composition de Brando et les combattants trahis par les bourgeois. Tout pour nous plaire !

En prime ce savoureux dialogue avec son épouse que je dédie spécialement à tous les « présidennnnnts » de la terre et à tous leurs mange merde de béni-oui-oui :

« - S’il t’arrivait malheur, que deviendraient ces pauvres gens ? Que leur resterait-il au monde ?
- Eux-mêmes.
- Après toutes ces luttes et ces morts. Qu’y a-t-il vraiment de changé ?
- Eux ont changé. C’est comme ça que tout change. Maintenant ils n’ont plus besoin de moi.
- Il leur faut un chef.
- Que chacun soit un chef. Un homme fort affaiblit un peuple et un peuple fort n’a pas besoin d’homme fort. »