Journal de combat nationaliste et identitaire : informations, formation, doctrine, chants
Le scandale Alliot-Marie illustre tous les tares d'une République plus que jamais symbole de la corruption, de toutes les turpitudes et de l’incapacité totale à gouverner ; ce n’est pas un hasard si certains s’y rallient aujourd'hui et s’en font les plus ardents promoteurs jusque dans nos rangs.
Alliot-Marie, Ben Ali, Trabelsi et... Rothschild
Michèle Alliot-Marie, lâchée jeudi soir par Sarközy, s’était défendue pour son petit voyage en jet privé en affirmant que l’affairiste tunisien Aziz Miled était un opposant au régime.
Il aurait été ainsi « contraint » de vendre une partie de sa société à la tribu Trabelsi. Plusieurs informations ont démenti cette version. Difficile de faire coïncider la coercition avec un Aziz Miled apportant volontairement et fortement son soutien pour une nouvelle candidature de Ben Ali aux élections présidentielles.
D'autant qu'Aziz Miled siégeait toujours en 2009 au comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du président déchu. Malheureusement pour Michèle Alliot-Marie, il apparaît que le jet privé était surtout utilisé par la famille de Ben Ali (heureusement pour elle, le Maréchal Pétain avait raison : les Français ont la mémoire (de plus en plus) courte).
« L'avion dans lequel j'ai fait le trajet Tunis-Tabarka appartient à la société Nouvelair, qui a été créée par M. Miled. M. Miled a été spolié et associé de force avec M. Trabelsi qui l'a forcé à fusionner Nouvelair avec sa compagnie Karthago. Dans cette opération, M. Trabelsi a tout simplement pris 20% des parts et la présidence de la société »
avait prétendu la ministre gaulliste.
Aucun médiat n'est revenu sur cette fusion, dont la réalisation doit beaucoup à la France. Les deux associés ont fait appel en 2006, à un intermédiaire inattendu : la société Edmond de Rothschild (1). C’est cette société financière qui a été chargée d’étudier la possibilité de la fusion et de régler les détails pratiques. La Compagnie financière Edmond de Rothschild est l’un des plus importants établissements bancaires mondiaux. Elle est dirigée par le "Français" Benjamin de Rothschild, 12e plus grosse fortune de notre pays (derrière notamment Louis Dreyfus, 5e, Serge Bloch-‘Dassault’, 6e fortune). Elle est évaluée à 18 milliards de francs [2,8 millliards d’euros].
Après deux ans "d’études", la fusion a été réalisée à l’automne 2008.
Shangri-La
En France toujours, le scandale Alliot-Marie en masque d’autres. Le 25 janvier aurait du se dérouler dans le palace parisien Shangri-La (2) une grande manifestation, parrainée par le ministre accusé de pédocriminalité Frédéric Mitterrand et Abdelwahab Abdallah, ministre conseiller chargé des Affaires politiques auprès de Ben Ali. De nombreux convives étaient invités pour les vingt ans de l'association Échanges franco-tunisiens (EFT), dont l’actuel président est Georges Fenech - nous y reviendrons.
Changement de régime aidant, l’organisateur de la sauterie, Hosni Djemmali, a préféré adopter un profil bas : il a fait comme son chef et s’est enfui.
Outre son implication dans l'EFT, Hosni Djemmali est aussi le fondateur du réseau « Femmes de Méditerranée ». L’activité essentielle de cet organe était de mettre les images des personnalités complices françaises influentes au service de l’État égyptien et de ses activités. Cette activité de ‘lobbying’ ne présentait que des avantages à celles qui répondaient présents : chaque année, elles obtenaient deux jours de vacances de luxe en Tunisie. Rue89 a fait une rapide recension des participantes :
-des femmes qui occupent des positions d'influence dans différents médias (Marie-Odile Amaury, la propriétaire du Parisien, de l'Equipe et du Tour de France ; Christine Goguet, cadre au Parisien ; Carole Bellemare, croqueuse de « Décideurs » au Figaro ; Myriam Multigner, désormais directrice de la communication de Public Sénat…) ;
-des femmes politiques (Christine Boutin, Najat Vallaud-Belkacem…) ;
-un paquet de « femmes de » (l'épouse de Jean-David Levitte, conseiller diplomatique à l'Elysée ; celle d'Éric Woerth, invitée quand son mari était encore ministre du Budget ; celle de Nicolas Charbonneau, rédacteur en chef au Parisien [Florence Noiville, épouse de Martin Hirsch travaillant au Monde des livres.]… ) ;
-et une… « belle-soeur de », celle de Nicolas Sarkozy [Christine Mulot-Sarkozy, gérante de portefeuille].
Une journaliste qui participait à l’une des sessions, rapporte une anecdote sur la dure condition de la lobbyiste tunisienne au XXIe siècle. Le conflit d’intérêt impose de lourds sacrifices :
« Une anthropologue nous parlait depuis un moment de la réforme du [droit de la famille] au Maroc. Florence Woerth s'est alors plainte du fait qu'on parlait des femmes maghrébines depuis des heures et qu'il serait bon de s'intéresser au sort des femmes du CAC 40 confrontées à de douloureux problèmes de parité. »
Chacun ses petits problèmes : contraire à Georges Fenech, Florence Woerth a suffisament à faire désormais.
Le retour de Fenech le Tunisien
Georges Fenech est réapparu sur le devant de la scène médiatique comme "expert" en choses tunisiennes. Ce natif de Tunisie n’est pas un inconnu pour nos lecteurs : ses aventures judiciaires ont été évoquées à de nombreuses reprises.
Invité sur LCP, il déclarait courant janvier : « on a tardé à condamner la répression féroce de Ben Ali » et répond : « gauche comme droite, nous sommes des citoyens français, tous derrière la révolution tunisienne. Il n'y pas d'autres vérités à dire ce soir. Plus tard, nous verrons, et on réglera ça entre nous… » à un député qui lui demande des comptes sur ses compromissions. Comme Alliot-Marie, il peut se réjouir que le Maréchal ait eu raison.
Car ses compromissions sont nombreuses : parmi les compagnons de route des dictatures africaines, Georges Fenech figure parmi les grosses pointures. Soutien et profiteur du régime tunisien, il favorise l’enrichissement des tribus au pouvoir de chaque côté de la Méditerranée, en servant d’intermédiaire entre les entreprises françaises et la Tunisie. C’est au développement des relations économiques qu'est voué l’EFT. Ancien vice-président du groupe d’amitiés France-Tunisie, il défendait depuis des années le régime Ben Ali qu'il vient de condamner brutalement. A Bakchich, le 4 mai 2009, il déclarait :
« Vous savez, la Tunisie, c’est d’abord un capital humain. Les dirigeants ont fait un effort colossal en matière d’éducation. Bourguiba, d’abord, pour l’égalité homme / femme. Ben Ali, ensuite, pour la laïcité. Vraiment, il y a eu beaucoup de fait pour l’éducation de la République tunisienne… »
S’il s’agite autant en faveur des "révolutionnaires", c’est qu’il aurait beaucoup à perdre si les révolutionnaires l’étaient vraiment. Lui qui dînait hier avec les personnalités les plus haïs des Tunisiens négocie sans doute déjà avec les nouveaux maitres du pays. Mais si la révolution mettait un terme à ses relations avec la Tunisie, il pourrait toujours se retourner vers l'un ou l'autre de ses réseaux.
Les réseaux multiples d'un agent UMP
Cet ancien ex-magistrat – dont l’appartenance réelle ou supposée à la franc-maçonnerie n’est pas la pire des tares – fut longtemps un élu UMP. Condamné pour antisémitisme par accident (3), il n’est pas réputé pour son acharnement contre les trafiquants d’armes – qui, il est vrai, finançaient largement sa revue et l’Association professionnelle des magistrats (APM). Ses confrères ont fraternellement jugé qu’il pouvait ne pas être au courant que la société Brenco qui le finançait était une société de vente d’armes, dirigée par le trafiquant international pourtant bien connu Pierre Falcone. Qui pourrait honnêtement avoir des doutes quand un trafiquant d’armes international prend pour 100 000 francs d’abonnement à la revue sans intérêt d’un obscure syndicat de magistrat ?
Lui-même sait prononcer des non-lieux : c’est ce qu’il fit dans l’affaire de l’assassinat du juge François Renaud, dont les tueurs sont connus par tous (4). C’est lui encore qui dirige la commission d’enquête parlementaire sur la mort de 16 membres l’Ordre du Temple solaire (OTS) (ci-contre une médaille de ce pseudo-ordre) dans le Vercors.
Il conclura à un suicide collectif sans intervention extérieure ; c’est cette version qu’imposent par la suite les autorités.
Toutes ces bonnes actions le désignaient naturellement pour diriger la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires qui, en dix ans d’existence a réalisé l’exploit de ne pas évoquer une seule fois la secte la plus influente de France, la franc-maçonnerie.
Élu député en 2007, alors que l’affaire de l’Angolagate était toujours à l’instruction, le Conseil constitutionnel le condamne pour des infractions liées à son compte de campagne et invalide son élection. Condamné à un an d’inéligibilité, Georges Fenech crie au scandale. Surtout, il lance un appel à Sarközy.
Panique à l’Elysée ? Ce qui est sûr c’est qu’il n’aura pas à attendre longtemps : Sarközy répond immédiatement à sa requête. L'élu failli, malgré l’instruction de l’Angolagate, malgré la condamnation à un an d’inéligibilité, est réintégré dans la magistrature par le pouvoir sarközyste ; il est même nommé premier substitut auprès de l'administration centrale du ministère de la justice. Avant que François Fillon aille encore plus loin en nommant chef suprême de la lutte contre les sectes.
Georges Fenech, c’est encore une mission d’observation pour valider la réélection du dictateur gabonais Omar Bongo. Georges Fenech c’est aussi Momagri, un groupe de pression qui lutte pour la propagation des organismes génétiquement modifiés. Ce grand défenseur des libertés militait aussi pour la criminalisation des anti-vaccins :
« Les vaccinations sont obligatoires, mais, suivant la vaccination, les pénalités ne sont pas les mêmes. Nous proposons de frapper des mêmes pénalités tous les refus de vaccination, c’est-à-dire six mois d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende. »
Les égoûts de la République
En 2006, le cinéaste Yves Boisset témoigne devant la Cour d'appel de Grenoble pour la tuerie de l’OTS. Il dénonce le parti-pris des enquêteurs qui ont refusé d’enquêter sur le côté « politico-mafieux » de l'affaire :
« La police a négligé les relations de Jo Di Mambro, le chef de la secte, avec le personnel politique du département du Var et ses relations avec Jean-Louis Fargette (ancien parrain de Toulon tué en Italie en 1993) qui avait acheté avec Di Mambro un terrain militaire. [...] Tout au long de mes six mois d'enquête, j'ai vu souvent apparaître le nom de Michel Tabachnik, mais jamais dans les affaires mafieuses du Var ou du Canada »
déclare-t-il à la barre. Le cinéaste engagé n'est pas le seul à avoir des doutes sur la justice. Avant de conclure, il ajoute : « l'ombre de Charles Pasqua traîne sur cette affaire ».
Charles Pasqua, le mentor de Sarközy en politique, l’homme de tous les réseaux, de la Françafrique (5), compromis avec son ami Omar Bongo dans l’Affaire Elf...
Le même Charles Pasqua qui avait, comme co-accusé au procès des ventes d’armes à l’Angola, un certain Georges Fenech. Contrairement au magistrat - qui prétend ne pas connaître le connaître - le parrain de Sarközy sera condamné.
Pasqua est aussi le fondateur du SAC (Service d’action civique), ce réseau criminel gaulliste (6), dont le nom fut souvent évoqué dans un célèbre crime resté impuni. Il s'agissait de l'assassinat d’un juge, fait quasiment unique dans l'histoire de France : souvenez-vous : il s'agit du meurtre d'un certain juge Renaud (4)...
Les égouts de la République et ses réseaux de vases communicant(e)s...
Qui sait ? Peut-être que comme en Tunisie ou en Égypte, quand le pouvoir sera tombé en France, les médiats se mettront courageusement du côté du peuple français révolté et nous informeront ?
1. Dénommée ainsi en l’honneur d’un des principaux artisans de la réussite du sionisme en Israël, grâce notamment à l’argent spolié aux Européens durant quelques siècles.
2. La nuit dans la suite impériale n'y coûte que 120 000 francs. Pour la privatisation du 7e étage (500 m², comprenant quatre chambres avec terrasses) il faut débourser 165 000 francs pour une nuit.
3. Il a été condamné le 10 novembre 2000, pour avoir laissé paraître dans la revue de l’Association professionnelle des magistrats – celle financée par la société des marchands d’armes – un article d’Alain Terrail. Ce dernier avait écrit, à propos du juge Lévy : « Tant va Lévy au four qu’à la fin il se brûle. »
Raciste, Le malto-tunisiano-franco-italien ne l’est aucunement : lors de l’examen d’une proposition de loi visant à éradiquer le mot « race » des tables de la loi républicaines, son intervention est décrite ainsi : « Rappelant que la substitution des termes "mise en examen" au mot "inculpation" n'avait pas modifié la perception par l'opinion publique des personnes concernées par cette procédure, M. Georges Fenech a déclaré se méfier des débats sémantiques, avant de s'interroger sur la possibilité, plutôt que de supprimer le mot "race" de notre législation, de le faire précéder de l'adjectif "prétendue" ».
4. Voir par exemple sur le sujet l'article de L'Express « Lyon : l'ombre du juge Renaud » ou encore « Poniatowski ou la course au SAC », un article publié dès 1975 . Fils d'un médecin bourguignon né au Tonkin, il résista pendant la guerre pour ne pas partir au STO. Après avoir travaillé dans les colonies, il arrive à Lyon en 1966 où il est nommé 1er juge du palais de justice en 1972. Plusieurs tueurs l'abattent notamment de deux balles dans la nuque à bout portant alors qu'il rentre chez lui une nuit. "C est par une volonté politique des gouvernements successifs que ce crime est resté impuni alors que les protagonistes ont été tres rapidement identifiés" peut-on lire sur la biographie qui lui est consacrée sur Wikipédia. Lors d'un procès, un membre du Gang des Lyonnais a affirmé qu'il travaillait pour le SAC.
5. Et il faudrait parler encore de Patrick Balkany et de la "mafia du 9-2", le corrompu de Levallois, devenu le M. Afrique de Sarközy.
6. Lors de la tuerie d’Auriol, un commando du Service d’action civique assassinera cinq innocents. Partis pour punir l’un des leurs accusé de malversation et de trahison, ils prennent en otage sa femme, son fils ainsi que les grands-parents et un oncle de ce dernier. Les adultes sont étranglés et le petit Alexandre, 7 ans, est massacré à coups de tisonnier avant d’être achevé d’un coup de couteau.