Journal de combat nationaliste et identitaire : informations, formation, doctrine, chants
Ce chant date de 1875 : les chasseurs à pied sont alors prêts d’être supprimé par le gouvernement républicain. Ils l’apprennent pendant qu’ils manœuvrent au camp de Chalon et créent ce chant ce chant en guise de protestation… ce sera donc La Protestation.
T. Bouzard rapporte que « les vitriers dont il question est le surnom donné aux chasseurs par les biffins à cause du sac à dos en toile cirée qui brillait au soleil et les faisait ressembler de loin à des vitriers. » D’autres couplets ont été ajoutés ensuite, notamment le 5e, ajouté après la Grande Guerre. Ils ne figurent pas dans toutes les versions.
La mention des « chasseurs de Driant » fait référence à Emile Driant (photo à gauche), dont nous célébrons aujourd'hui le 95e anniversaire de la mort, gendre du général Boulanger, officier et écrivain. Nationaliste pétri de catholicisme, homme d’une grande intelligence, ce lorrain s’engagea dans l’armée pour effacer la défaite de 1870. Il réussit une belle carrière, jusqu’à être nommé en juillet 1899 chef de corps du 1er bataillon de Chasseurs à pied à Troyes. Mais les influences francs-maçonnes lui font connaître de graves ennuis : mis aux arrêts par deux fois, écarté du tableau d’avancement, il quitte l’armée, dégoûté, en 1905.
Il poursuit son combat sur le terrain politique : il est élu député en 1910. Parallèlement, sous le pseudonyme de « Capitaine Danrit », il s’était illustré comme dans le roman d’anticipation ; ses ouvrages connurent de grands succès populaires.
En 1914, il a 59 ans et se porte volontaire. Il prend la charge en 1915 du bois des Caures, à Verdun. Il tente sans succès d’y faire amener des moyens : il pense que Verdun est susceptible de devenir un lieu stratégique. La suite lui donne raison : en février 1916, les Allemands lancent d’intensifs bombardements puis passent à l’offensive. Avec ses chasseurs, il oppose une résistance héroïque, mais doit finalement céder, faute de renfort. Alors qu’il se replie et que la plupart de ses hommes sont morts, il se retrouve dans un trou d’obus à côté d’un de ses soldats blessés. Alors qu’il s’arrête pour le panser, une rafale de mitrailleuse l’atteint en pleine tête.
Le surnom que ses chasseurs reçurent, les « Diables bleus », illustre bien leur valeur guerrière. Le 6e couplet a été ajouté à l’occasion d’un projet prévoyant de changer leur habit. Ce fut pour les chasseurs l’occasion d’émettre une nouvelle Protestation.