C'est aujourd'hui le 140e anniversaire de la naissance de Théodore Botrel, ce breton qui écrivit plusieurs centaines de chants et de chansons, principalement en langue française.
Voici l'une de ses œuvres les plus célèbres, La Paimpolaise, composée en 1895 qu'il fit par la suite connaître à travers la France, mais également au Canada (ce chant a ainsi été publié en 1903 dans les Chansons de Botrel pour l'école et le foyer par la Librairie Beauchelin à Montréal). La musique a été composée par Eugène Feautrier. [Autres chants de Théodore Botrel : Le Petit Grégoire,Debout les gars, Les mouchoirs de Cholet]
Quittant ses genêts et sa lande, Quand le Breton se fait marin, En allant aux pêches d'Islande Voici quel est le doux refrain Que le pauvre gâs Fredonne tout bas "J'aime Paimpol et sa falaise, "Son église et son grand Pardon ; "J'aime surtout la Paimpolaise "Qui m'attend au pays breton."
Quand leurs bateaux quittent nos rives, Le curé leur dit : "Mes bons fieux, "Priez souvent Monsieur Saint Yves "Qui nous voit, des cieux toujours bleus." Et le pauvre gâs Fredonne tout bas ; "Le ciel est moins bleu, n'en déplaise "A Saint Yvon, notre Patron, "Que les yeux de la Paimpolaise "Qui m'attend au pays breton !"
Guidé par la petite Étoile, Le vieux patron, d'un air très fin, Dit souvent que sa blanche voile Semble l'aile d'un Séraphin... Et le pauvre gâs Fredonne tout bas : "Ta voilure, mon vieux Jean-Blaise, "Est moins blanche, au mât d'artimon, "Que la coiffe à la Paimpolaise "Qui m'attend au pays breton."
Le brave Islandais, sans murmure, Jette la ligne et le harpon ; Puis, dans un relent de saumure, Il se couche dans l'entrepont... Et le pauvre gâs Soupire tout bas : "Je serions ben mieux à mon aise, "Devant un joli feu d'ajonc, "À côté de la Paimpolaise "Qui m'attend au pays breton."
Puis, quand la vague le désigne, L'appelant de sa grosse voix, Le brave Islandais se résigne En faisant un signe de croix... Et le pauvre gâs Quand vient le trépas, Serrant la médaille qu'il baise, Glisse dans l'Océan sans fond En songeant à la Paimpolaise... Qui l'attend au pays breton !...
Écouter ci-dessous le chant interprété par l'auteur en 1923 :