Journal de combat nationaliste et identitaire : informations, formation, doctrine, chants
Les informations, c’était comme le petit noir sur le zinc le matin, avec ou sans croissant, c’était la baguette chaude qui sortait de la boulangerie sous le bras quand on a l’hiver les mains dans les poches, c’était le coup d’œil jeté sur la première page en s’engouffrant dans le métro, c’était le « Bonsoir, Chérie ! », le « T’as vu ? »
Eh bien tout cela est fini, caduque, disparu. Maintenant, que ce soit pour la Côte d’Ivoire et sa double présidence, l’Egypte et sa révolte, la Lybie et sa guerre civile, le Japon et son tremblement de terre, c’est une photo de préférence « choc » ou un bref clip audiovisuel répété inlassablement, accompagnés d’un gros titre qui résume toute la situation et qui dit sans en avoir l’air ce qu’il faut en penser, auquels au mieux seront accolées deux ou trois phrases ânonnant le même propos sur le mode analogique. Puis suivra un « revivez les événements des dernières vingt-quatre heures » imbu d’autorité, où se côtoyeront déclarations, communiqués de presse, mises en garde, faits ou événements plus ou moins importants et plus ou moins liés à l’événement lui-même, ou même pas du tout.
Voici donc la nouvelle diète, le nouveau régime sans sel et sans cholestérol, mais truffé d’hormones, pour les neurones du citoyen. On ne savait déjà pas grand-chose, on va en savoir encore moins.
Loin des problématiques philosophiques pour décider s’il s’agit d’un bien ou d’un mal pour l’individu et la société, ce qui est certain c’est que le remodelage de l’information n’est pas le fruit du hasard, et que ce remodelage pose une question : Dans quel bois veulent-ils nous emmener ?