Journal de combat nationaliste et identitaire : informations, formation, doctrine, chants
Nice organisera les Jeux Olympiques d’hiver de 2018. Le maire UMP de Nice Christian Estrosi l’assurait. Il en était tellement certain qu’il a dépensé à millions l’argent du contribuable. En pure perte. La facture des rêves de montagnes enneigées d’Estrosi était salée pour les Niçois et les Maralpins : plus de 11,7 millions de francs [808 975 euros pour la ville de Nice, 982 441 pour le conseil général à la botte d’Estrosi]. Cela justifiait bien la hausse des impôts comme celle de 18% pour la taxe d’habitation.
Si l’argent a été pris des poches des citoyens, il n’a pas été jeté à la mer : le milliardaire Vincent Bolloré aura engrangé l’argent et pour la campagne de communication au résultat pour le moins décevant, via sa société Euro RSCG, et grâce à la complicité de 'Motodidacte' payant chèrement des encarts publicitaires dans le magazine Direct Nice, quasiment lancé pour l’occasion et détenu par... Vincent Bolloré. Les montagnes ne se rencontrent pas, dit-on. Les coquins, si. Et souvent.
Scandale parmi ces scandales, Christian Estrosi et ses comparses avaient été pris en flagrant délit de falsification par le Canard Enchaîné. A coup de retouches informatiques, les services de com’ avaient tout simplement rajouté d’énormes montagnes enneigées derrière la ville, au ras de la mer. Pourquoi retoucher des photos quand Nice et son Comté comptent suffisamment d’atout ? Estrosi avait tenté de se justifier : « Nice bénéficie d’une situation exceptionnelle alliant mer et montagne (…) Le photomontage publié sur le site Internet de la ville n’était qu’une évocation graphique de cette proximité réelle ville-montagne ».
Pas de quoi en faire des montagnes, en quelque sorte. "L’évocation graphique" comme justification à la falsification : il fallait y penser.
Cela confirme qu’il n’y a bien que sur le papier que l’UMP peut faire bouger les choses...
Suivre ’Cricri’, c’est un peu se lancer sur les montagnes russes : des montées laborieuses et des chutes vertigineuses dans le vide. Sous ses airs de dernier de la classe, il faut se souvenir qu’Estrosi - que beaucoup n’appellent qu’Escrosi - n’est pas un novice en fraudes en tout genre ; des montagnes de dossiers se sont accumulées contre lui. L’ancien très proche de Sarközy a été condamné pour la faillite de la société « Speed 06 » avec triple condamnation (IS, TVA, TVTS) et a vu les sociétés « Nice Promo Sports » et « Golf de Nice » être liquidées. Il a également été condamné par le tribunal administratif pour une énorme fraude fiscale, sans compter sa mise en cause dans l’affaire du « Golf de Nice » qui, heureusement – pour lui – ne passera jamais devant un tribunal.
La (fausse) montagne des JO, elle, accoucha d’une souris : malgré les millions et les trucages, la candidature estrosienne avait fait pschiiit, se classant loin derrière les candidatures (un peu plus) sérieuses de Grenoble et d’Annecy.
Dans un exercice de haute voltige, sinon de haute montagne, les services municipaux ont récidivé. Le démon des monts a encore frappé. Il n’y a pas que la foi qui déplace les montagnes : les lubbies estrosistes aussi. Si pour la cause olympienne, les hauts sommets enneigés ont été convoqués pour secourir Nice, une autre montagne a été, elle, révoquée. Cette montagne-là est plus modeste, c’est une colline : la Colline du Château.
Modeste en hauteur, elle fait pourtant la fierté des Niçois : c’est dans ces lieux que Catherine Segurane fit face aux Turcs ; elle offre une vue magnifique sur la ville de Nice, le Vieux-Nice, la Promenade des Anglais et aud-delà, la Méditerranée, mais aussi – parce qu’il y en a, de bien réels, sur les massifs montagneux qui entourent Nice.
La page de garde de la plaquette de la mairie de Nice "Nice Demain".
La seconde page propose les vues de l'aménagement des terrasses des Ponchettes (en haut).
Comme le montre la photo historique du bas, ajoutée par nos soins, la Colline du Chateau a disparu.
Certains génies civils ont visiblement pensé que la Colline du Chateau était de trop dans le décor de la Nice grise et plate dont ils rêvent. Ils l’ont donc purement et simplement éliminée des projets d’aménagement de la ville. Simple "évocation graphique" encore ? Volonté exterminnationiste ? Estrosi a-t-il si mal digéré l’affaire olympique qu’il ne peut plus voir les montagnes en peinture ?
A gauche, le monument aux Morts de la Ville de Nice, effacé des plaquettes de la mairie de Nice.
A droite, le 'monument' érigé par Escrosi qui défigure la Promenade des Anglais.
La Nice fantasmée hier par Estrosi touchait les nuages. Désormais, débarassée de ces hauteurs elle est entraînée au fond des marais.