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Journal de combat nationaliste et identitaire : informations, formation, doctrine, chants

José-Antonio une pensée vivante (par Antonio Gibello) (I/III)

José-Antonio une pensée vivante (par Antonio Gibello)





(Texte d'Antoine Gibello (1) publié par le Cercle Franco-Hispanique)



Avertissement

    La publication que vous avez entre les mains s'adresse d'abord à nos adolescents qui découvriront un grand martyr de la jeunesse européenne.
    Elle concerne aussi, pour une fine compréhension, les lecteurs avertis sur l'influence nationale-syndicaliste dans l'édification de l'Espagne moderne. En effet, le « miracle espagnol » dont l'apogée se situe dans les années soixante, coïncida curieusement avec l'éviction progressive des phalangistes, la fin d'une certaine harmonie sociale, les premiers attentats séparatistes et la réapparition progressive de conflits entre les travailleurs – forces vives de la Patrie – et un « patronat » libéral qui redécouvrait les délices du capitalisme sauvage par la grâce d'une nouvelle influence, celle de l'Opus Déi.
   
    « José-Antonio, une pensée vivante », au delà de son aspect historique et biographique, est une sublime projection, dans l'Espagne et l'Europe d'aujourd'hui, des fondements doctrinaux et pragmatiques du Fondateur, tombé sous tes balles partisanes à Alicante, il y a soixante ans.
   
    Cette conférence prononcée en 1993, s'inscrit dans l'actualité et procède de la plus pure méthode nationaliste.
   
    Nous aurions pu ajouter des renvois sur les évènements actuels et les hommes auxquels Antonio Gibello fait parfois référence. Mais cela aurait-il offert au lecteur une meilleure approche de José-Antonio Primo de Rivera ?
   
    L'essentiel de cette étude se trouve en effet, dans sa richesse spirituelle, dans sa précision et sa volonté de convaincre par la simplicité des mots.
   
    Ne s'agissant pas d'un texte écrit, nous avons essayé de ne pas tomber dans le piège facile d'une réécriture ou d'une monture plus « française ». En conséquence, les « lourdeurs » que vous pourriez y déceler sont – sinon volontaires – du moins inévitables.
   
    Que cette lecture puisse vous ouvrir de nouvelles perspectives dans la connaissance et l'action... Telle et notre seule ambition.
   
   
Olivier Grimaldi



   
   
   
   
Conférence prononcée par Antonio Gibello, à la faculté de droit de l'université d'Alcala de Henares,
et organisée par l'Association universitaire : DISPAR.  Novembre 1993.
 

  
   
    Chers amis universitaires : merci beaucoup de m'avoir invité et, plus particulièrement de votre décision d'organiser cette cérémonie quand tant d'hommes qui n'ont pas assumé leurs responsabilités, prétendent plonger dans l'oubli la conscience historique de l'Espagne.
   
    Nous sommes venus réfléchir à voix haute sur un homme et une pensée politique. Je désirerais que nous le fassions dans le meilleur style universitaire. Un homme, qui tout au long de ses trente trois ans de vie, eut un comportement exemplaire au milieu d'un environnement dramatique, peut-être dans une des périodes les plus graves et les plus décisives de l'Espagne et de l'Europe du vingtième siècle. Un homme cohérent avec ses origines et son destin. Il fit sienne la consigne que lui-même avait donnée à la jeunesse qui le suivait : « La vie ne vaut la peine d'être vécue que si on la brûle au service d'une grande cause. » Un homme enfin, qui perfectionna sa vocation professionnelle avec rigueur et exigence et qui sut projeter sa puissance intelligence et la beauté poétique de son verbe ardent, au service amoureux et critique de l'Espagne et de son peuple.
   

   
    Cet homme, vous l'avez déjà deviné, fut José-Antonio Primo de Rivera y Saenz de Hérédia, né à Madrid le 24 avril 1903 et mort, fusillé, à Alicante, le 20 novembre 1936.
   
    Deux documents exceptionnels disent bien quelles furent sa volonté, sa force de caractère et sa foi jusqu'aux derniers instants de son existence : son testament politique et les dernières paroles qu'il adressa au groupe de miliciens de la FAI (Fédération Anarchiste Indépendante), commandés par leur responsable Toscano, alors qu'ils le conduisaient vers la cour de la prison où il devait être fusillé par un peloton de gardes d'assaut.
    De son testament, je vous en rappellerai seulement une pensée :
   

 

    «Plût au Ciel que mon sang soit le dernier sang espagnol versé dans des discordes civiles. Plût au Ciel que je trouve le peuple espagnol en paix ; il est si riche des qualités profondes : la Patrie, le Pain et la Justice. »

 

   
   Et du soliloque adressé au peloton de la FAI, il reste le témoignage de ces paroles émouvantes qui résument son élan vital permanent :
   

    « Mon rêve est celui de la Patrie, du Pain et de la Justice pour tous les Espagnols, et de préférence pour ceux qui ne peuvent gagner les bonnes grâces de la Patrie, parce qu'ils manquent de Pain et de Justice. »

   
    La Patrie, le Pain et la Justice constituent la trilogie des aspirations sur lesquelles José-Antonio édifie toute sa pensée politique, pour un destinataire et un protagoniste unique : l'Homme.

    L'Homme considéré comme porteur de valeurs éternelles, c'est-à-dire, investi de qualités qui sont consubstantielles à sa nature en tant que créature de Dieu et, par cela même, éternelles et intangibles, supérieures et antérieures à tout droit positif, parce qu'elles appartiennent à la sphère des droits naturels. José-Antonio synthétise ces valeurs en trois dimensions qui sont : la Dignité, la Liberté et l'Intégrité de la personne humaine.
    Il est important de considérer clairement cette valorisation de l'homme pour comprendre le pourquoi de la critique que José-Antonio fait aussi bien du système libéral capitaliste que du système socialiste. N'oublions pas que José-Antonio, en s'opposant à l'Espagne de son temps, adopte envers elle, une attitude critique, logique et fondamentale. Il essaie d'analyser intellectuellement un phénomène aussi bien politique, sociologique, économique que scientifique. C'est cet esprit critique qui va éclaircir et définir en ]osé-Antonio les maux qui tenaillent et immobilisent un peuple qui avait accueilli avec allégresse le changement de la monarchie à la république, et qui avait espéré que ce changement de la monarchie apporterait, en fin .de compte, la transformation radicale de la vie espagnole toute entière. Le groupe d'intellectuels qui, avec son manifeste, amena la chute de la monarchie et l'avènement de la seconde république, l'avait poussé à cette joie, à cet espoir. Le manifeste fut signé par Ortéga y Gasset, Perez de Ayala et Maranon. Ils invitèrent les Espagnols à se mobiliser dans l'espoir d'une tâche collective de renaissance nationale, qui marqua le destin de toute une jeunesse qui refusait de continuer à traîner la vie plate, sans envergure et sans horizon, à laquelle l'avait conduit la décadence de la monarchie.
   

   
    Pour comprendre depuis la perspective de notre époque, la pensée et l'ensemble des idées de José-Antonio, il est indispensable de les situer dans l'environnement historique, social et culturel de leur époque.
    D'autre part, ce que nous appelons « doctrine » de José-Antonio ne se limite pas à un programme constitué de définitions et de solutions concrètes, ni à un formulaire hermétique composé de desseins plus ou moins immédiats.
   


   
    Il s'agit d'un faisceau de vecteurs qui partent de l'homme, de la conception spirituelle de l'homme, face aux thèses matérialistes du capitalisme libéral et du capitalisme d'Etat socialiste.
    Et, de l'homme, on passe à son environnement le plus proche : la famille, la commune, le syndicat, pour culminer finalement à l'édification de l'Etat. Je parle de vecteurs d'idées, c'est-à-dire, des axes de direction d'une pensée vivante que l'on peut projeter dans le temps et dans l'espace et, par cela même, d'une pensée dynamique, ouverte et pénétrante dans le futur, comme des flèches lancées à l'infini.
   


   
    C'est ce qui explique l'évolution logique et le développement que subirent les idées de José-Antonio, depuis leurs précoces participations dans les virevoltes politiques de l'union monarchique, jusqu'à leurs mûres réflexions dans les journées déjà révolutionnaires, chargées de dramatisme et de vigueur, des discours prononcés au cours des années 1935 et 1936.
   
   
De l'union monarchique aux journées révolutionnaires.
   
    C'est pour cela que j'insiste sur le fait que sa pensée ne serait pas compréhensible, sans la valorisation des événements qui marquent l'histoire agitée des années pendant lesquelles il lui a été donné de vivre. Années marquées par de dramatiques événements : en 1909, la tragédie de Barranco del Loboa lorsque l'Espagne faisait la guerre en terre marocaine, et la semaine tragique de Barcelone, conséquence directe de ce revers guerrier; 1917, la grève révolutionnaire suscitée par le parti et le syndicat socialiste UGT (Union General del Trabajo) ; 1921, le désastre de Annual et l'ouverture de l'enquête Picasso qui accusait le roi Alphonse XIII d'être responsable de l'hécatombe et qui aurait conduit donc huit ans plus tôt, à la chute de la monarchie si le coup d'Etat du général Primo de Rivera, en 1923, ne s'était pas produit dans l'intervalle.
    Ce fut précisément la dictature et le traitement ingrat qu'il subit de la part du Roi, qui furent directement à l'origine, de l'amour filial blessé et de l'entrée définitive dans le tourbillon de l'action politique de José-Antonio. Quand José-Antonio fait irruption avec son discours fondateur de la Phalange espagnole, l'Espagne se trouve alors en campagne électorale. La deuxième république avait déjà subi de graves crises : d'une part, le feu mis aux églises (en mai 1931) et la désaffection consécutives de ces intellectuels qui, après avoir participé à son avènement, s'avisent de la trajectoire trompeuse de la république en disant : « ce n'est pas cela, ce n'est pas cela... » et d'autre part, le soulèvement militaire dû à la politique de démantèlement de l'armée imposée par Manuel Azana. La tragédie de Casas Viejas, véritable insurrection prolétaire contre la république bourgeoise, pompeusement auto-proclamée, république des « travailleurs de toutes les classes » survient également et de manière non moins significative.
    Cette rébellion prolétaire, soutenue par un groupe d'anarchistes, fut étouffée par la brutale et expéditive méthode des « tirs au ventre » ordonnée par « l'exquis » Manuel Azana lui-même. Cet Azana fut l'un des responsables les plus importants de la guerre civile.
   
    José-Antonio affirme, en analysant la réalité qui l'entoure, (1933 est en Europe l'année où Hitler accède démocratiquement au pouvoir, et où le dixième anniversaire de la Marche sur Rome voit le triomphe du fascisme italien de Mussolini) :
   

    « Quand nous, hommes de notre génération, nous ouvrons les yeux, nous nous trouvons face à un monde moralement en ruines, un monde scindé par toutes sortes de différences ; et en ce qui nous concerne de près, nous nous trouvons dans une Espagne moralement en ruines, une Espagne divisée par toutes les haines et par tous les antagonismes ».

 

   
   
Le système libéral est responsable de la division de l'Espagne.
   
    Quelles sont dans la pensée de José-Antonio les causes de cette division ?
    En premier lieu, la doctrine libérale. La critique que José-Antonio fait du système libéral et de ses conséquences, garde aujourd'hui toute sa fraîcheur. Par le principe du « laissez faire », du « laissez passer », l'Etat libéral se constitue « en simple spectateur des luttes électorales ». Dans le monde politique tout cède devant la pratique du suffrage « cette farce des bulletins dans une urne en cristal ». Et dans le domaine économique, il abandonne le devoir de diriger qui lui échoit et laisse les lois du marché déterminer la marche de l'économie.
   


   
    Peu importe à l'Etat libéral fondé sur le système des partis politiques, (et nous sommes en train de constater le fait à nouveau en Espagne), que la lutte électorale débouche irrémédiablement sur une lutte acharnée pour le pouvoir, en utilisant toutes les querelles bruyantes, tous les mensonges, tous les pactes, tous les dessous de table et toutes les tractations, en marge de la volonté des électeurs et que, comme José-Antonio le déclara, le change en « système le plus ruineux de gaspillage d'énergies ». Peu importe à l'Etat libéral que les partis « soient pleins d'ordures ». Comme rien ne l'affecte, mais au contraire paraît le réconforter, à savoir que le système capitaliste, version économique du libéralisme, consente à ce que les lois du marché soient conditionnées et perverties, en les contrôlant, en les manipulant, en les prostituant moyennant la concentration financière et industrielle et l'oligopole des canaux commerciaux de distribution. Ils ruinent le petit et le moyen chef d'entreprise, le travailleur autonome, le commerçant indépendant et, même les grandes entreprises de création nationale que l'on voit soumises à la persécution et à la démolition par l'internationale de l'argent complice de ses cipayes intérieurs, souvent installés aux commandes.
   


   
    Nous ne parlons pas seulement du passé. Cette réalité n'est pas uniquement celle d'hier, comme nous le verrons à présent.
    En faisant cette critique du système libéral et capitaliste, José-Antonio ne se contente pas de le dénoncer dans son discours fondateur (considéré par lui-même comme un prélude), mais il insiste lors de toutes ses interventions et écrits postérieurs, avec une précision et une rigueur intellectuelle croissante.
    Dans ses discours à Valladolid (en José-Antonio mars 1934 et en mars 1935), dans la conférence du Cercle de l'Union Commerciale devant un auditoire de personnalités de la vie économique, dans les deux meetings populaires du cinéma de Madrid en mai et novembre 1935, et finalement dans celle qui devait être sa dernière grande comparution publique dans la capitale de l'Espagne : le discours du cinéma Europa, prononcé le 2 février 1936 en liaison radiophonique avec le cinéma Padilla, où il définit la position de la phalange avant les élections qui devaient voir le triomphe du Front Populaire.
    Une fois connue, l'impeccable rigueur de l'analyse de José-Antonio et spécialement les événements, et les diagnostics des intellectuels les plus rigoureux de notre époque (et qui osent encore l'être), on est stupéfait par l'acharnement qui, à nouveau, se manifeste dans la défense et l'exaltation du libéralisme partisan et de l'économie de marché (instrument du capitalisme international) comme unique débouché pour l'Europe et le monde après l'apparent écroulement du socialisme soviétique ; sans vouloir remarquer par myopie ou intérêt abâtardie, étranger à l'intérêt des peuples européens et aux principes mêmes de notre culture et de notre civilisation, l'immense échec vécu aujourd'hui avec acuité par le système démocratique partisan et, plus encore la crise profonde dans laquelle se débat dans le monde entier, l'économie capitaliste dont la perversité essentielle réside dans son injustice distributive.
   
    Comme preuve de cette erreur de perception, je fais part curieusement d'un fait récent qui nous concerne, spécialement nous,  Espagnols. Le 7 octobre dernier, dans son discours devant l'Assemblée française ( significatif sans aucun doute non parce qu'on a mis en avant qu'il était le premier que prononçait un chef d'Etat espagnol, mais, selon mon jugement, il est significatif parce qu'il exprime la subordination dont souffre l'Espagne, à l'égard de la politique française), le roi Juan Carlos fit ressortir « le rôle décisif des institutions démocratiques dans l'idée européenne » et évoqua « l'originalité de la période actuelle de notre histoire » par deux remarques : « le renforcement indiscutable et désormais indiscuté au moins de manière globale et radicale, du système démocratique et en second lieu, par l'existence de la Communauté Européenne ».
   



[seconde partie ; troisième partie]






(1)
Antonio Gibello est né à Madrid en 1932 et fera toute sa carrière dans la capitale.
    Bachelier à l'age de seize ans, « il entre en politique » l'année suivante en participant à la campagne organisée par le « Frente de la Juventud » contre l'analphabétisme.
    Quelques mois plus tard, il est nommé chef de Centurie des « Falanges Juveniles de Franco ». Parallèlement à ses activités syndicales, il suivra des études de journalisme et sera promu en 1968 dans la promotion «Europe».
    Ayant suivi les cours universitaires de ce qui équivaut en France à « Sciences-Po », il entre au quotidien « Arriba » comme chroniqueur politique. Il y restera jusqu'en 1968, tournant de sa vie militante et personnelle.
    Rédacteur en Chef de l'agence de presse Pyresa, il entre à la rédaction du quotidien de la Confédération nationale des Combattants : « El Alcazan ».
    Trois ans plus tard, il dirigera ce journal jusqu'en 1977.
    Elu par ses pères à deux reprises, « meilleur journaliste », Antonio Gibello a écrit plusieurs ouvrages dont « José-Antonio, cet inconnu ». Trois éditions consacrèrent ce travail. L'édition de 1985 est aujourd'hui considérée comme la meilleure biographie au monde, sur le fondateur de la Phalange.
    A 63 ans, Antonio Gibello dirige plusieurs revues professionnelles dont celle de la Guardia Civil.
   
    Il n'a pas pour autant quitté sa chemise bleue. En 1994, avec notre camarade Alberto Torresano, il a crée un mensuel national syndicaliste, à vocation européenne. MENS recueille aujourd'hui les plus prestigieuses signatures phalangistes. Français et Italiens y collaborent.

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