De cette chasse, les canus lupus n’avaient rien à craindre : les « loups » de la chanson étaient de bien plus sanguinaires animaux. Fils de la Révolution, ils avaient fondus sur la Vendée pour l’écraser. Ce qu’ils firent malgré la résistance des Chouans. Le nom de « chouan » vient de Jean Cottereau (portrait ci-contre) (né le 30 octobre 1757 à Saint-Berthevin et assassiné le 28 juillet 1797, il y a 210 ans, à Olivet), qui fut l’un des chefs de l'insurrection contre-révolutionnaire de Vendée. Son père était surnommé « Chouan » relativement à son aptitude à imiter le cri du chat-huant (la chouette hulotte). Jean Cottereau devint la figure anonyme du soldat vendéen : « Jean Chouan ».
Son action personnelle est surtout remarquable a partir d’octobre 1793 : il rejoint l’armée des Vendéens à Laval (voir article sur chanson Monsieur Henri) ; son intervention est décisive à la bataille de Croix-Bataille. On le retrouve lors de la « virée de Galerne » et aux combats du Mans en décembre 1793. Il poursuit la guérilla dans la forêt de Misedon et sauve de nombreux prêtres ; mais sa tentative pour sauver le prince de Talmont, entre Vitré et Laval, échoue. Ses deux sœurs sont arrêtées et guillotinées par les républicains ; son frère est grièvement blessé suite à un coup de fusil. En juillet 1794, pour permettre à sa belle-sœur enceinte de s’échapper, il attire à lui les soldats républicains. Il reçoit une balle et meurt le 28 juillet 1794. Son frère blessé meurt ; son autre frère est bientôt guillotiné. La premier acte de la république s’achève, dans le sang des Français.
I. - Guêtres aux pieds, pennbaz en main Où donc vas-tu de si bon matin Où donc vas-tu mon Corentin ? - Tous nos gars ont pris rendez-vous Tiou-ou Pour aller à la chasse aux loups Tiou-ou…
II. - Pourquoi donc n’as-tu pas aux pieds Tes lourds sabots de châtaigniers Mais tes fins et légers souliers ? - Nous aurons à forcer des loups Tiou-ou Chaussés de bons souliers à clous Tiou-ou…
III. - Souperez-vous donc dans les bois Au’ à ta boutonnière je vois Ta vieille cuillère de bois ? - Après avoir chasser les loups Tiou-ou Nous mangerons la soupe aux choux Tiou-ou…
IV. - Mais pourquoi donc as-tu cousus Sur ton cœur le cœur de Jésus Mis ton chapelet par dessus ? - C’est qu’avant de traquer les loups Tiou-ou Il fait bon se mettre à genoux Tiou-ou…
V. - Mais pourquoi donc vas-tu chasser ainsi Avec le couteau que voici Sans emporter ton vieux fusil ? - Ne sais-tu donc plus que chez nous Tiou-ou C’est au couteau qu’on sert les loups ? Tiou-ou…
VI. - Adieu donc mon bon Corentin Va t’embusquer dans un ravin Au fond du hallier vendéen. Quand la nuit hurleront les loups Tiou-ou Fais ta prière et pense à nous Tiou-ou…