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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 15:15

      Le journal Minute (1) a publié il y a quelques jours un organigramme émanant visiblement de l’entourage direct de Marine Le Pen. À sa lecture, plusieurs noms d'auteurs possibles viennent à l’esprit, dont celui de Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen depuis de nombreux mois. Impossible d’affirmer quoi que ce soit cependant, faute d’informations plus précises. L’entourage de Marine a démenti : l’organigramme émanerait d’un insignifiant militant de 25 ans, dont les partisans de Marine Le Pen semblent très friands : elle en recevrait « des dizaines ». Certains penseront que les temps ont bien changé depuis l’époque pas si lointaine où le militantisme signifiait collages, tractages et rédaction d’articles. L’invention d’organigrammes et la quête des places est désormais à l’ordre du jour.


http://img526.imageshack.us/img526/7900/organeprevisionnel.jpg

 

      Ce que rappelle cet organigramme, c’est la présence massive et surprenante des "traîtres" dans l’entourage de Marine Le Pen. Par "traîtres", il faut entendre les anciens du Mouvement national républicain (MNR). "Traîtres" c’est le vocable par lequel Marine Le Pen les désigne quand ils ont l'outrecuidance supputée de vouloir soutenir Bruno Gollnisch.

      Il faut se rappeler que la crise qui affecte aujourd’hui le Front national a été déclenché par Marine Le Pen et son père – ce dernier se montrant particulièrement vindicatif et insultant – quand Bruno Gollnisch a rappelé que le Front national étant un front, national de surcroît, il avait vocation à l’unité, même dans la droite nationale. Propos d’autant plus compréhensibles que lui-même n’avait jamais protesté par voie de presse quand Marine Le Pen favorisait et organisait le retour réel des "traitres".

 

      Parmi ceux-là citons, pour quelques-uns qui apparaissent dans cet organigramme : Philippe Olivier (ancien époux de Marie-Caroline Le Pen), Nicolas Bay, Steeve Briois, Bruno Bilde ou Yann Maréchal-Le Pen (mère de Marion Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen et ancienne épouse de Samuel Maréchal).

 

      Cela illustre parfaitement le double-langage de l’entourage de Marine Le Pen, qui, d’une part, s’agite avec une particulière virulence contre les "traitres" alors qu’eux-mêmes sont des "traitres", et qui d’autre part sont les actifs artisans de la scission.

      Citons simplement ici les propos de Christian Bouchet (2), lui-même rescapé de très nombreux mouvements (dont peu ont été favorables au Front national), lui-même ancien cadre du MNR (3) :

 

« Il ne faut pas rêver, la possibilité que les cadres de ces groupes dissidents puissent réintégrer le FN est à court ou moyen terme est nulle. »

 

      Ce sont les mêmes qui tentent – mais c’est de ce point de vue déjà un échec total et cuisant pour Marine Le Pen – de marginaliser Bruno Gollnisch désormais en passe d’emporter le Front national sans même combattre tant les erreurs grossières et répétées de ses adversaires se multiplient. Position illustrée par les propos de Christian Bouchet, dans le même entretien :

 

« Marine Le Pen est unanimement [sic] donnée gagnante et future présidente du FN. À mon sens, il convient cependant de rester prudent, car rien n’est encore totalement joué et il ne faut pas sous estimer les manœuvres de dernière minute, les adhésions massives tardives, etc. Le système a tout intérêt à ce que ce soit Bruno Gollnisch qui emporte cette élection interne, car il sait que sa capacité de nuisance en terme électoral est nulle ou presque, donc on peut craindre qu’il lui apporte son aide d’une manière ou d’une autre. 
Quant au risque d’une scission après le congrès de janvier 2010, je n’y crois guère. Le risque que Bruno Gollnisch quitte le Front national est nul, par contre quelques départs à la marge en direction de groupuscules folkloriques, confessionnels ou réactionnaires, sont prévisibles chez ses partisans les plus jeunes. »

 

 


      Loin des manoeuvres, des agressions et des insultes, Bruno Gollnisch poursuit son chemin vers la présidence du Front national. Un Front national qui, c’est tout ce que nous souhaitons ici, deviennent un lieu d’union plutôt que d’épuration, un laboratoire d'idées plutôt et une pépinière de cadres nationalistes plutôt qu'un cénacle endogamique de bobos se partageant les dividendes d'un gâteau électoraliste de moins en moins rentables, un mouvement qui soit, loin des gamellards de tout poil, des populistes à la sauce Madelin et Devedjian qui se voient déjà être le pont-avant du navire amiral UMP – alors qu’ils ne seront, au mieux que les cales pourries du Karaboudjan post-sarközyste, le grand mouvement de résistance au système.

      Un Front national qui incarne notre devise résistance et enracinée : « national, social et radical. »



 



(1) « L’organigramme de la discorde », Minute, 13 octobre 2010.

(2) Il est notable à ce propos de constater l'absence dans cet organigramme de tout cadre de valeur (mis à part Bruno Gollnisch et Marine Le Pen), de toute personne porteuse d'un véritable projet original et concret de conquête du pouvoir tournant le dos, au sein même des partisans de Marine Le Pen, à ses meilleurs éléments.
(3) Entretien publié en français sur le site de Christian Bouchet : « Entretien au site Tribuna de Europa », VoxNR, 4 septembre 2010

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